Un jeune homme « à l’allure de dieu grec » fuyant la dictature du continent débarque un beau jour sur une petite île rocailleuse oubliée au milieu de la Méditerranée. Accueilli par une communauté de pêcheurs bienveillants qui vivent en harmonie avec leur environnement, il parvient… pour l’instant… à échapper aux hostilités de l’Histoire, tout en devenant l’un des leurs.
« Maritimes » invite donc à séjourner sur une île perdue dans l’immensité de l’océan, qui n’est pourtant pas vraiment parsemée de palmiers et de sable blanc, mais plutôt de pierres et de roches. Les habitants ont beau y être taiseux, voire même mystérieux, ils échappent cependant au « progrès », ainsi qu’au régime dictatorial du continent et s’avèrent de surcroît finalement plutôt hospitaliers. Se nourrissant de poissons, d’olives et de mythes, ils vivent en paix, dans le respect et la tolérance. Que demander de plus ?
Parmi eux, un vieux pêcheur qui a tout vécu se souvient et nous raconte : l’arrivée de Benjamin, son intégration et son installation sur l’île dans une petite maison en ruine. Pendu aux lèvres de ce narrateur qui a fini par considérer Benjamin comme son propre fils, le lecteur se balade dans le temps et sur l’île, comprenant petit à petit pourquoi l’extrémité de l’île, au-dessus de la falaise, est surnommé « le Voile de la mariée », pourquoi certains habitants déposent des fleurs sur l’autel de Sainte Michaëla et comment cette île est parvenue à échapper à l’emprise de continent durant toutes ces années, juste en disant « non, merci »…
Pour le découvrir, lisez donc ce merveilleux petit conte onirique, profondément humain, qui parle de fraternité, d’hospitalité, d’intégration, de tolérance, d’entraide, d’amour et d’insoumission, le tout servi par une plume qui allie simplicité et délicatesse.
Maritimes, Sylvie Tanette, Grasset, 115 p., 14€
Ils/elles en parlent également : Olivia, Domi, Isabelle, Ma voix au chapitre, Mélinda
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