Titre : 47 cordes, T1 : Première partie
Scénariste : Timothée Le Boucher
Dessinateur : Timothée Le Boucher
Parution : Novembre 2021
Timothée Le Boucher m’avait paru être un auteur intéressant avec « Ces jours qui disparaissent ». Il était difficile ces derniers mois de passer à côté de « 47 cordes », son nouvel ouvrage. Aussi épais qu’un bottin, sa couverture rose très élégante attirait le regard. Malgré la forte pagination (374 pages !), cela n’est que la première partie de l’histoire… Le tout est publié chez Glénat.
Une lecture laborieuse
« 47 cordes » est une romance fantastique. Dès les premières pages, le thème est posé. Ambroise est un jeune artiste introverti. Alors qu’il est seul à la plage, il rencontre une belle et grande femme rousse. Il l’éconduit. Vexée, celle-ci ne veut plus qu’une chose : le séduire. Pour cela, elle va tâcher d’utiliser ses capacités de métamorphe. En effet, elle peut changer de forme à sa guise. Elle va pouvoir se créer toute une série de personnages pour tenter d’approcher le jeune homme.
Le début de l’histoire est plutôt réussi. Les tentatives de la métamorphe pour obtenir les faveurs d’Ambroise fonctionnent bien. Une fois que l’accroche est assurée, une sorte de deuxième intrigue se développe autour des 47 cordes de la harpe. Leur relation prend de l’intérêt et se concentre sur des thèmes artistiques. Hélas, cela est très long et la lecture se fait peu à peu laborieuse. On attend davantage de dramaturgie et quand elle arrive enfin, on arrive à la fin de la première partie. De quoi redonner de l’intérêt pour la suite ? Pas forcément.
L’autre défaut concerne l’orchestre. Ambroise joue dans la même formation que sa sœur. L’auteur y développe toute une série de personnages peu fins et des intrigues internes qui ne font que diluer le propos. En cela, les presque 400 pages sont clairement de trop.
Graphiquement, Timothé Le Boucher a progressé dans son trait, c’est indéniable. Cependant, je considère toujours son dessin assez froid, avec des tics qui ne me parlent pas (les personnages sans pupille ont tendance à avoir tous des expressions hautaines). Malgré tout, sa ligne claire est maîtrisée et ses décors sont bien plus vivants qu’auparavant. À signaler que le personnage dessine des carnets qui apparaissent dans le livre avec un autre style de dessin. Une très bonne idée.
« 47 cordes » me fait le même effet que « Ces jours qui disparaissent ». J’ai finalement les mêmes réserves sur le dessin et sur le scénario qu’auparavant, même si on sent que graphiquement l’auteur a mûri. Malgré tout, en diluant l’intrigue, on perd en intérêt au point de se demander si l’on a tant envie que ça de lire la suite. Attention au retour de bâton, il faudra être plus percutant pour ne pas se perdre.