Deux saisons règlent toutes choses,
Pour qui sait vivre en s'amusant :
Au printemps nous avons les roses,
A l'automne un jus bienfaisant.
Les jours croissent, le cœur s'éveille ;
On fait le vin quand ils sont courts.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Mieux il vaudrait unir sans doute
Ces deux penchants faits pour charmer
Mais pour ma santé je redoute
De trop boire et de trop aimer.
Or, la sagesse me conseille
De partager ainsi mes jours :
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Au mois de mai, j'ai vu Rosette,
Et mon cœur a subi ses lois.
Que de caprices la coquette
M'a fait essuyer en six mois !
Pour lui rendre enfin la pareille,
J'appelle octobre à mon secours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Je prends, quitte et reprends Adèle,
Sans façons comme sans regrets.
Au revoir, un jour me dit-elle ;
Elle revient longtemps après.
J'étais à chanter sous la treille :
Ah ! dis-je l'année a son cours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Mais il est une enchanteresse
Qui change à son gré mes plaisirs.
Du vin elle excite l'ivresse,
Et maîtrise jusqu'aux désirs.
Pour elle ce n'est pas merveille
De troubler l'ordre de mes jours,
Au printemps avec la bouteille,
En automne avec les amours.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Jean_de_B%C3%A9ranger
Deux saisons règlent toutes choses,
Pour qui sait vivre en s'amusant :
Au printemps nous avons les roses,
A l'automne un jus bienfaisant.
Les jours croissent, le cœur s'éveille ;
On fait le vin quand ils sont courts.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Mieux il vaudrait unir sans doute
Ces deux penchants faits pour charmer
Mais pour ma santé je redoute
De trop boire et de trop aimer.
Or, la sagesse me conseille
De partager ainsi mes jours :
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Au mois de mai, j'ai vu Rosette,
Et mon cœur a subi ses lois.
Que de caprices la coquette
M'a fait essuyer en six mois !
Pour lui rendre enfin la pareille,
J'appelle octobre à mon secours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Je prends, quitte et reprends Adèle,
Sans façons comme sans regrets.
Au revoir, un jour me dit-elle ;
Elle revient longtemps après.
J'étais à chanter sous la treille :
Ah ! dis-je l'année a son cours.
Au printemps, adieu la bouteille !
En automne, adieu les amours !
Mais il est une enchanteresse
Qui change à son gré mes plaisirs.
Du vin elle excite l'ivresse,
Et maîtrise jusqu'aux désirs.
Pour elle ce n'est pas merveille
De troubler l'ordre de mes jours,
Au printemps avec la bouteille,
En automne avec les amours.