Les obstacles, cette grande poétesse de la liberté en a surmonté suffisamment pour ne pas se laisser démonter par cette semi-cessité qui l’oblige aujourd’hui à rédiger ses vers au marker noir, sur un grand cahier d’écolière.
Des espoirs révolutionnaires de 1979 aux soubresauts politiques actuels, en passant par les mille et une vagues de répression qu’ont subi les écrivains de sa trempe au cours de ces trente dernières années, Simin Behbahani a tout connu. Tout vécu.
Son arme, c’est sa plume, qu’elle ne s’est jamais autorisée à poser. Parfois au risque de sa vie.
Discrète, dotée d’un sens aigu de l’altruisme – ses amis écrivains ne cessent de venter son « ghormé sabzi » (un ragoût aux herbes) improvisé entre deux discussions à refaire le monde – elle incarne ce flot battant de la vie qui bouillonne derrière les voiles, derrières les murs. Et derrière les restrictions imposées au quotidien aux Iraniennes de sa trempe.
Presque trente ans après la révolution et la prise du pouvoir par les religieux, elle fait partie des icônes du féminisme iranien.
C’est pour toutes ces raisons que j’ai voulu lui dédier un article (cliquer ici pour lire son portrait).
Ses poèmes, qui chantent l’amour et la liberté ont été traduits en anglais et publiés sous forme de recueil. Espérons qu’un éditeur français ait la bonne idée d’en faire autant !
(crédit photo : Arash Ashoorinia)