Avec son exposition " Visions Hip-Hop QC ", Marven Clerveau souhaitait faire découvrir les pionniers québécois du rap à une nouvelle génération. Fervent amateur de hip-hop américain, le jeune homme de 26 ans avoue honnêtement qu'il connaissait très peu les principaux artisans de la musique rap au Québec lorsqu'il a commencé à travailler sur le projet.
Ayant grandi dans le coin de Montréal-Nord/Saint-Michel, il s'est senti familier avec la réalité de ces artistes dont il a tiré le portrait. Plusieurs vidéoclips ont été tournés dans ces deux quartiers montréalais quai ont vu naître, par exemple, le groupe Muzion. " Il y avait de la musique rap qui passait à MusiquePlus à l'époque, mais il n'y en avait pas beaucoup sur les chaînes généralistes. Je souhaitais honorer ces artistes à ma façon ", dit-il.
Vladimir Delva, historien du hip-hop et commissaire invité de l'exposition, l'a aidé à creuser et à trouver des archives sur la vingtaine de rappeurs présentés au Centre Phi.
L'accent sur ses forces
Ayant dû faire face toute sa vie à un défaut d'élocution et à une scoliose, Marven ressentait le besoin de s'exprimer avec ses mains et ses pensées plutôt qu'à l'oral. Amateur de dessins animés dès sa tendre enfance, le jeune garçon qu'il était a choisi naturellement cette forme d'art . Il considérait cette passion comme une thérapie et sa confiance s'est développée petit à petit. En grandissant, il était inséparable de ses dessins et il a ensuite commencé à peindre. " Lorsque j'étais ado, c'était impossible que je passe une journée sans dessiner ", souligne-t-il.
Trouvant qu'il s'exprimait trop à propos de son handicap (par exemple, une tige de métal est parfois attachée à la colonne vertébrale de ses personnages de mangas), l'artiste souhaitait explorer et montrer que son handicap n'est pas le seul sujet qu'il voulait aborder.
Avenir du rap
Pour accroître la visibilité du mouvement hip-hop au Québec, Marven recommande de mettre de l'avant tous les styles musicaux dans les couloirs des écoles ainsi que dans les cafétérias. " Quand j'étais jeune, on n'avait pas accès à toutes les musiques. De plus, les établissements scolaires devraient proposer des activités et des discussions entre les jeunes. Finalement, les gros médias, qui n'ont pas l'habitude d'inclure le rap au Québec, devraient laisser une place pour cette musique ", suggère-t-il.
Pour faire honneur à Karim Ouellet ainsi qu'à tous les autres piliers qui sont partis trop tôt, Marven et son équipe ont souligné leur passage dans le paysage musical québécois en installant une plaque commémorative. Pour conclure, quel est son souhait pour le hip-hop au Québec ? Que la société soit à l'écoute et que chacun ait sa place.
Si vous avez aimé visiter l'exposition Visions Hip-Hop QC, vous serez certainement heureux d'apprendre que Marven Clerveau pense déjà à la suite. " Comme la limite de la galerie était de 20 rappeurs, ça me donne le goût de continuer avec une deuxième édition parce qu'il y a beaucoup de rappeurs que je souhaiterais présenter et illustrer ", conclut-il.
Si vous avez aimé visiter l'exposition Visions Hip-Hop QC, vous serez certainement heureux d'apprendre que Marven Clerveau pense déjà à la suite. " Comme la limite de la galerie était de 20 rappeurs, ça me donne le goût de continuer avec une deuxième édition parce qu'il y a beaucoup de rappeurs que je souhaiterais présenter et illustrer ", conclut-il.
Du rap politique avec Sans Pression
Marven a découvert en 2021 le rappeur d'origine congolaise Sans Pression, par l'entremise de son balado Sans Pression Podcast. Selon lui, Kamenga Mbikay (de son vrai nom) se démarque par sa franchise et son honnêteté. " C'est quelqu'un qui n'a pas peur de dire ce qu'il pense ", souligne-t-il. En plus de représenter le rap politique, Sans Pression apporte la dimension du rap créole à l'exposition " Visions Hip-Hop QC ".
Monk.e, un artiste multidisciplinaire
Ce que Marven apprécie le plus chez Monk.e, c'est le fait que c'est un artiste qui excelle dans plusieurs disciplines. Tout comme lui, il dessine et il peint. " Comme j'adore la peinture, il y a un lien qui s'est créé entre nous ", révèle l'exposant. David Desharnais (de son vrai nom) s'inspire de l'art abstrait et de la texture, il aime beaucoup les couleurs froides. Le gilet de Monk.e (sur l'œuvre) est un assemblage de peintures que l'artiste a faites au fil des années.
Webster, le rappeur historien
u Canada à l'époque de la Nouvelle-France est un sujet qui lui tient à cœur comme en témoignent ses projets Qc History X et Fugitifs! Par ailleurs, le rappeur a lancé un manuel d'écriture inspiré de sa vingtaine d'années d'expérience dans le milieu hip-hop. Il a envoyé un de ses premiers textes à Marven, qui l'a ensuite intégré dans le coin supérieur gauche de son œuvre.
https://www.refletdesociete.com/hip-hop-quebec-marven-clerveau