Grégory Rateau – Vous qui jugez les uns de vos triples hauteurs…

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Vous qui jugez les uns de vos triples hauteurs,
ces jeunes illusionnés fraichement débarqués ; avec les mêmes rires glauques vous condamnez de vos trônes empaillés.
La flamme n’attend plus que l’étincelle pour exulter.
Dans les couloirs vermoulus de vos sociétés secrètes
Où l’on distribue bons points, diplômes en vacuité, d’une main lâche
vous frappez ; préparant bien en avance vos éloges funèbres et forçant le destin parfois quand le goût du sang monte à la bouche devient trop prégnant.

Que connaissez-vous des routes de la faim ?
Pas celles qui creusent le ventre mais le tonneau insatiable, quand les têtes soudain mises à nu
tournent sur elles-mêmes en fixant le ciel pour y entrevoir un visage ami, prêt à tendre vers lui, à tout sacrifier.

Mais la constellation change de planète, sourde à leurs vers en faisant semblant d’y croire.
Des mots vides, rassurants mais vains.
Vous êtes trop loin masqués derrière vos bronzes académiques ; sans peine vous cheminez tristes Nadirs vers les actualités du jour.

Des âmes mortes voilà ce que vous êtes et vos mots ne traverseront jamais la terre.
Ils ne sont plus rien.

Quand le siècle soudain se tait, votre nom lui-même s’oxyde.

***

Grégory Rateau (né en 1984 à Drancy)