Le père que tu n’auras pas

Publié le 07 mars 2022 par Adtraviata

Quatrième de couverture :

Des nouvelles écrites à hauteur d’hommes et de femmes. Une langue qui coule de source et emporte le lecteur. Douze récits où se mêlent émotion, humour et poésie. Des personnages qui, comme nous tous, ont appris en autodidactes à être parents, enfants, époux ou simplement eux-mêmes. Rien de plus que des êtres humains qui font ce qu’ils peuvent lorsque la vie leur réserve un coup du sort : ils résistent ou ils se cachent ; ils en rient ou ils se battent. Quoi qu’ils fassent, Luc Leens ne les juge pas. Il est de leur côté.

« La vie n’est pas un roman, c’est un recueil de nouvelles inattendues, tristes, merveilleuses, déconcertantes. »
(extrait de la préface d’Armel Job)

Voici le dernier recueil en date publié par Quadrature, une nouvelle voix belge à découvrir, celle de Luc Leens, qui a d’abord été traducteur avant de se mettre à écrire lui-même des nouvelles qui lui ont déjà valu plusieurs prix. De l’auteur, l’éditeur dit : « De la traduction, il a gardé le goût de s’effacer derrière ses personnages, de les laisser vivre ou raconter leur vie avec leurs mots, leurs vérités. »

Douze nouvelles relativement courtes (de deux à dix pages), sauf la dernière qui en fait une trentaine et qui donne son titre au recueil, douze nouvelles qui ont pour point commun l’image du père ou de la mère, la transmission, l’héritage reçu ou non des parents ou tout simplement la construction de soi. L’auteur développe ces thèmes à travers différentes formes : nouvelle à chute (Bacchus), multiplication des points de vue (La peau d’une femme), nouvelle policière (Le dernier mot), nouvelle épistolaire (Le féminin de preux chevalier, Le père que tu n’auras pas) et même une forme d’anticipation (prémonitoire ??) dans Le virus de Cooper . Les personnages sont humains, les situations sont ordinaires ou presque et l’auteur nous raconte tantôt avec humour, tantôt avec émotion, toujours avec bienveillance comment Emilie, Thierry, Eva, Thomas, Isabelle et les autres affrontent ces situations et tirent plus ou moins bien leur épingle du jeu de la vie. Luc Leens marche sur un fil où il garde bien l’équilibre : j’ai craint par moments qu’il tombe dans le pathos quand il aborde les thèmes des femmes battues ou du handicap mais l’humour et/ou une lucidité salutaire rattrapent ce risque.

Je dois dire que j’ai particulièrement apprécié le féminisme de Luc Leens dans La peau d’une femme et ans Le père que tu n’auras pas, deux nouvelles qui ne manquent pas de sel non plus. J’ai aussi beaucoup ri (sur ce sujet, autant prendre distance grâce au rire) avec Le féminin de preux chevalier (ah le choix des noms !).

Bref, encore une belle découverte grâce aux éditions Quadrature et à Patrick Dupuis que je remercie !

Allez lire l’avis de Bibliofeel qui vous propose quelques extraits du livre.

Luc LEENS, Le père que tu n’auras pas, Quadrature, 2022