Bonjour,
Aujourd’hui, pas de recette, de bêtise ou de pinard. Mais une histoire. Une histoire vraie, édifiante et troublante. Celle de Pascal Henry, coursier genevois et amateur de grandes tables, parti début mai dernier pour un immense et improbable périple gastronomique, qui s’est achevé étrangement.
Le défi: manger dans les 68 triples étoilés Michelin du monde, en 68 jours, ou à peine plus. Du Japon à l’Angleterre, via la France et les Etats-Unis. Tous les soirs un repas fastueux. L’homme a soigneusement préparé son entreprise, deux ans durant. Il a économisé une somme suffisante. Réservé ses tables, ses avions, ses voitures de location.
Le marathon démarre donc le 5 mai, chez Bocuse, qui prend le globe-trotter sous son aile. Monsieur Paul, que le pari amuse, offre à Henry un «carnet de route», où il copie le menu dégusté chez lui à la main. Puis prévient ses collègues chefs de cuisine de la venue prochaine du Genevois ambulant.
Tout roule donc. Jusqu’au quarantième restaurant de la liste: El Bulli à Rosas.
Nous sommes le 12 juin. Pascal Henry déguste seul son repas. Puis, vers minuit et quart, quitte sa table en annonçant qu’il revient immédiatement.
Nul ne l’a revu depuis. Il a laissé son chapeau et le carnet de Bocuse sur la nappe. A 5 heures du matin, le directeur du restaurant prévient la police. Qui le cherche depuis.
Henry s’est volatilisé. Il n’a pas honoré ses réservations suivantes. Ni repris son travail comme prévu le 15 juillet.
Crime? Dépression? Accident?
Drôle d’histoire, vous disait-on.
Gastrotragique.
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