L’Histoire de l’Empereur Akihito est un manga écrit par Issei Eifuku (Le Samouraï bambou, Empereur du Japon, Evil eater) et dessiné par Usamaru Furuya (Litchi hikari club, Je voudrais être tué par une lycéenne). Prépublié dans le magazine Post (seinen), c’est chez Vega-Dupuis que l’on peut lire ce one shot.
De quoi ça parle ?
Naïvement, on aurait tendance à envier celui qui est présenté comme empereur d’un pays comme le Japon. Statut et honneurs, fastes et richesses cachent en vérité une vie d’esclave au service d’une fonction ingrate et d’un peuple en crise permanente. Une vie de chef d’État sans mandat, sans arrêt, de l’enfance jusqu’à la tombe. Qu’est-ce qui poussa ainsi Akihito à devenir le premier empereur japonais à démissionner de sa fonction ? La difficulté de succéder à Hirohito, l’empereur qui a mené le pays à la guerre puis à la défaite, la haine d’une partie du peuple qui reniera le pouvoir du trône du chrysanthème, les concessions et humiliations pour desserrer le blocus des occidentaux et relever son pays, le poids des traditions et des protocoles. De l’abdication de son père à la catastrophe de Fukushima, voici le récit de la vie d’un empereur à qui l’on n’aura jamais accordé le droit d’être un homme.
Un homme, une biographie, une nation
J’ai beau avoir connu principalement l’ère Heisei, je connais peu la vie de d’Akihito. Ce manga va s’attacher à nous raconter le parcours qui va l’amener à son abdication. Chose impensable pour une certaine partie des Japonais. De part son statut il est élevé à l’écart et n’a pas d’amis. Il doit rester ce futur Dieu vivant. Plusieurs événements vont bousculer sa vie avec entre autres la guerre, mais aussi les différentes personnes qui vont s’occuper de son éducation comme Elizabeth Gray Vining, Esther Rhoads ou Shinzō Koizumi.
Pour autant il est loin d’avoir une vie normale. Quand il pense à courtiser sa futur femme, c’est déjà une révolution que ce soit lui qui la choisisse. Après, ça transpire pas le romantisme, malgré tout c’est un couple solide et assez moderne comparé aux autres. Tout reste relatif, surtout que leurs fonctions restent de la représentation. Les déboires d’autres membres de la famille montrent qu’on est encore loin de sortir des lourdes traditions.
Une vie longue
Ce manga est très didactique. N’ayant pas de réel pouvoir, la vie de l’empereur se déroule sans trop de heurt. Le couple impérial est cependant présent lors des grandes catastrophes 17 janvier 1995, 11 mars 2011. Ils n’ont eu de cesse de s’excuser pour les méfaits de son peuple. Petit à petit le Japon s’ouvre à nouveau sur le monde, mais fait aussi amende honorable.
Ce manga est un bon résumé de sa jeunesse et de son règne. Plus plaisant qu’une page wikipedia, mais moins dense qu’une biographie. Les dessins sont réalistes et on reconnaît bien tous les protagonistes. On les doit à Usamaru Furuya que l’on connait pour des titres singulier comme « Litchi hikari club », Je voudrais être tué par une lycéenne. C’est un contraste intéressant.
Il n’y a pas de critique, mais une certaine bienveillance et une nostalgie pour cet Empereur de représentation. Il est cependant important pour les Japonais comme l’est la Reine d’Angleterre.
L’histoire de l’Empereur Akihito est un récit qui n’apportera rien si vous êtes déjà calé sur la vie d’Akihito, et si l’Empereur du Japon est un mystère pour vous alors ce one-shot devrait éclairer votre lanterne sur un personnage peu connu en occident.
Tout public
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