Vous pensez peut-être que certains métiers sont plus propices à la passion que d’autres ? En réalité, le contenu du job importe peu. Beaucoup de personnes exercent des métiers peu valorisés avec une vraie passion et y excellent. Dans son ouvrage consacré à l’entrepreneuriat « Le grand frisson », Darren Hardy partage l’exemple de sa femme de ménage. Elle exerce ce métier perçu comme ingrat avec un vrai engagement :
« Il y a quelques années, ma femme et moi avons embauché une femme de ménage, Leticia. Chaque matin, Leticia sonnait à notre porte avec son équipement et son sourire contagieux. Nous nous saluions, elle passait devant moi et se dirigeait directement vers notre chambre. Alors que je refermais la porte, je pensais : « Si elle savait ce qui l’attend. » Une pile de sweat-shirts imprégnés de sueur dans le panier à linge sale, le lait expiré dans le réfrigérateur, les toilettes à nettoyer – tâche honnie – et les « déjections » de nos chers compagnons à quatre pattes dans le jardin.
Ce job n’avait rien d’agréable. Pourtant, lorsque j’observais Leticia et voyais avec quel soin méticuleux elle nettoyait la poussière de notre tête de lit, essuyait chaque miette sur les rebords des gamelles de nos chiens avant de les remplir, je prenais conscience que son travail était l’expression même de la passion la plus palpable.
Chaque fois qu’elle faisait quelque chose qui dépassait ses fonctions, comme ranger par couleurs mes cravates, ceintures, chaussettes et sous-vêtements (ne me jugez pas), je la remerciais avec effusion. Elle se contentait de répondre en souriant : « C’est normal. » Et même si je savais qu’elle appréciait ma gratitude, celle-ci ne semblait pas la nourrir.
Il me fallut un certain temps pour comprendre qu’elle ne le faisait pas pour moi, mais pour elle-même. Elle aimait exécuter ses tâches avec excellence. Bien faire son travail l’épanouissait.
Leticia est l’une des personnes les plus passionnément engagées que j’aie jamais rencontrées. Elle était passionnée non par ce qu’elle faisait, ni par la raison pour laquelle elle le faisait, mais par la façon dont elle le faisait. Sa passion était activée par le troisième interrupteur : aimer la façon dont vous accomplissez votre travail.(…)
Les gens qui sont motivés par cet interrupteur m’inspirent pour accéder à un niveau d’excellence supérieur. J’ai vu des mécaniciens, des jardiniers, des préposés au péage, des chauffeurs de taxi, des chefs de projet, des experts-comptables, des avocats et des PDG exécuter leur tâche avec passion, révélant le même enthousiasme et la même perfection, non pour ce qu’ils faisaient ni pour la raison pour laquelle ils le faisaient, mais pour la façon dont ils le faisaient. Leur passion résidait dans la qualité de leur activité, son exécution et son issue. »
Darren Hardy nous montre que le levier de la passion au travail peut s’exercer de différentes façons : certains métiers sont vus comme passionnants en soi, d’autres semblent moins passionnants mais ils peuvent s’exercer avec passion si l’on cherche à y exceller. Plus que le contenu du job, c’est aussi l’intention que nous mettons dans notre métier qui peut le rendre passionnant ! Pensez-y la prochaine fois que vous trainez des pieds pour aller au travail !