"Si l'organisation des JO était un sport, je suis sûr que vous seriez d'accord avec moi pour qu'on attribue à la Chine la médaille d'or".
Celui-ci qui décerne un tel satisfecit à la Chine mercredi 6 août, c'est Nicolas Sarkozy. Et il ajoute:
"Je me réjouis vivement à la perspective de me rendre à Pékin", dit-il. "Ces olympiades promettent d'être une grande fête sportive et une réussite spectaculaire."
"L'organisation des Jeux à Pékin consacre, de manière solennelle, la reconnaissance de ce qu'est la Chine du 21e siècle: une puissance moderne, d'envergure mondiale; un des géants du monde d'aujourd'hui"
Le même jour, la police chinoise a arrêté quatre manifestants étrangers, deux Américains et deux Britanniques, qui avaient déployé des banderoles pour un Tibet libre près du stade olympique de Pékin.
Nicolas Sarkozy a prévu de faire un aller-retour express vendredi 8 août à Pékin, pour assister à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques . "Il a tellement de travail que, sincèrement, s'il avait pu rester plus, il l'aurait fait" a justifié Bernard Laporte. L'emploi du temps du Président, révélé mardi par l'Elysée, est effectivement très simple. Nicolas Sarkozy s'éclipse moins de 24 heures de son lieu de vacances...
Avant les festivités, Nicolas Sarkozy rencontrera son homologue Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao. Il a également demandé à voir les athlètes français au village olympique.
Sa délégation comprendra essentiellement des sportifs d'hier tel le marathonien octogénaire Alain Mimoun, et d'aujourd'hui comme le boxeur Brahim Asloum.
La ministre des Sports Roselyne Bachelot, le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et les députés UMP Bernard Debré et Patrick Balkany seront du voyage (source).
Aura-t-il le temps de remettre la liste de prisonniers politiques chinois ? Rien n'est moins sûr. Nicolas Sarkozy ne rencontrera pas le Daïla-Lama à son retour en France, à cause "des circonstances présentes" explique-t-on à l'Elysée. Carla Bruni assistera à une cérémonie religieuse en présence du leader tibétain.
De son côté, le Daïla-Lama a renouvelé son soutien à l'organisation des Jeux. Une position de principe qui n'est pas nouvelle.
"Depuis que Pékin a fait acte de candidature aux JO, j'ai apporté mon appui au droit de la Chine d'accueillir cette manifestation", explique le dalaï-lama dans une déclaration mise en ligne sur le site internet du gouvernement tibétain en exil.
"C'est un moment d'immense fierté pour le 1,3 milliard de Chinois. Ces jeux devraient contribuer à promouvoir l'esprit olympique d'amitié, d'ouverture et de paix".
"J'adresse mes prières et mes voeux les meilleurs pour le succès de cet événement".
(source)
RSF rappelait, ce même mercredi 6 août, que la cybercensure chinoise était toujours à l'oeuvre.
Comme le note ma confrère Mrs Clooney, "Angela Merkel recevra le Dalaï Lama et n'ira pas à Pékin." Chacun son style.