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Une carte géopolitique de l’Arctique

Publié le 07 août 2008 par Theatrum Belli @TheatrumBelli

arctic.jpgLes chercheurs de l’Université de Durham ont élaboré la toute première "carte de l’Arctique" prenant en compte les revendications territoriales auxquelles chaque état pourrait prétendre à l’avenir.

La fonte des glaces arctiques et le développement des technologies de prospection marine ont ouvert de nouveaux territoires à l’humanité. L’année dernière, la Russie plantait ainsi son drapeau sur les fonds marins, sous le pôle Nord, clamant d’un geste fort ses revendications sur l’Arctique. Chaque nation ayant un accès à l’océan arctique par son littoral ne manquera pas de se manifester dans les années à venir, et le risque potentiel de conflits sera de plus en plus fort, sous fond de recherche de nouveaux gisements de pétrole, de gaz et de minéraux.

Les exigences Russes concernent un domaine complexe du droit couverts par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS). En vertu de cette loi, tout État côtier peut revendiquer un territoire de 200 milles marins (nm) de leur littoral (zone économique exclusive, ZEE) et exploiter les ressources naturelles dans cette zone. Les domaines s’étendant au-delà des plateaux continentaux sont appelés "les Zones" et tout État - sans littoral ou non – a les mêmes droits égaux dans ces domaines.

Le plateau continental est la part d’un pays du territoire qui s’étend dans la mer avant de tomber dans les profondeurs de l’océan. En vertu de la Convention, si un État peut prouver ses droits, il peut exploiter les ressources de la mer et des fonds marins dans les limites de son territoire. La Russie affirme que son plateau continental s’étend le long d’une chaîne de montagnes qui passent sous l’Arctique, connu sous le nom de crête de Lomonosov. Théoriquement, si tel était le cas, la Russie pourrait être en mesure de revendiquer une vaste zone de territoire.

La Crête de Lomonosov est juste une zone de discorde entre la Russie et ses pays voisins. D’autres litiges concernent le Canada, les États-Unis, le Groenland (territoire danois), l’Islande et la Norvège. Toute réclamation doit cependant être vérifiée par des analyses géologiques, géomorphologiques et bathymétriques. La démarche est donc longue et ardue. Cette nouvelle carte pourrait aider les politiciens à comprendre les domaines de la juridiction maritime et aider au règlement des futurs différends concernant les mers territoriales.

De nombreux Conservateurs pointent cependant du doigt les risques de destruction de l’écosystème arctique en cas d’exploitation intensive de ses ressources géologiques, et craignent que cette pression anthropique n’accélère la fonte des glaces. A l’image des accords s’appliquant au continent Antarctique, ces voix réclament donc un statut de protection international pour la région du Pôle Nord.



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