Angio-oedème de la langue.
Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/Angioedema
L'œdèmede Quincke héréditaire est associé à une dérégulation du système kallikréine-kinine. Le facteur XII (FXII) est un initiateur clé du système kallikréine-kinine, qui produit la bradykinine, un médiateur central de l'œdème de Quincke. Le garadacimab (CSL Behring) est un anticorps monoclonal d'immunoglobuline G4 entièrement humain, premier de sa catégorie, ciblant le FXII activé, destiné à prévenir les crises chez les patients atteints d'angio-œdème héréditaire déficient en inhibiteur de la C1-estérase (AOH-C1-INH). Notre objectif était d'étudier le garadacimab en tant que traitement, administré toutes les 4 semaines pour les patients atteints de AOH-C1-INH.
Dans cette étude de phase 2 à double insu et contrôlée par placebo, des patients atteints d'AOH-C1-INH ont été recrutés dans 12 centres de recherche au Canada, en Allemagne, en Israël et aux États-Unis. Les patients éligibles étaient âgés de 18 à 65 ans et devaient avoir eu au moins quatre crises de toute gravité sur une période consécutive de 2 mois au cours des 3 mois précédant le dépistage ou le début d'une précédente prophylaxie héréditaire de l'angio-œdème. Après une période d’entrainement de 4 à 8 semaines, les patients ont été assignés au hasard (1:1:1:1), à l'aide d'une technologie de réponse interactive via une randomisation par blocs (blocs de 1 à 4), soit à un placebo, soit à 75 mg, 200 mg ou 600 mg de garadacimab. Les patients ont reçu une dose de charge intraveineuse initiale ; puis, au jour 6 et toutes les 4 semaines pendant 12 semaines, ils ont reçu une dose sous-cutanée de leur traitement attribué. Le critère d'évaluation principal était le nombre de crises mensuelles dans la population en intention de traiter (définie comme l'ensemble des patients qui ont subi un dépistage, ont donné leur consentement et ont été assignés au traitement) pendant la période d'administration sous-cutanée de 12 semaines, évaluée dans les études comportant des groupes 200 mg et 600 mg de garadacimab versus placebo. L'innocuité a été évaluée chez tous les patients ayant reçu au moins une dose ou une dose partielle du traitement à l'étude. (…).
Entre le 29 octobre 2018 et le 28 août 2019, 54 patients ont été dépistés, dont 32 ont été assignés au hasard à un placebo (n = 8) ou 75 mg (n = 9), 200 mg (n = 8) ou 600 mg (n=7) de garadacimab. L'âge médian des participants était de 39,5 ans (28,0–52,5) et 18 (56 %) des 32 patients étaient des femmes et 14 (44 %) étaient des hommes. Le nombre médian de crises mensuelles au cours de la période de traitement sous-cutané de 12 semaines était de 4,6 (Intervalle Interquartile [IQR] 3,1–5,0) avec le placebo, 0,0 (0,0–0,4) avec 75 mg de garadacimab, 0,0 (0,0–0,0) avec 200 mg de garadacimab et 0,3 (0,0–0,7) avec 600 mg de garadacimab. Comparativement au placebo, le taux de crises a été significativement réduit avec le garadacimab à 200 mg (diminué de 100 % [Intervalle de Confiance -IC- 95 % 98–101] ; p=0,0002) et 600 mg (diminué de 93 % [54–110] ; p=0,0003). Aucun événement indésirable grave, décès ou événement indésirable d'intérêt particulier (anaphylaxie, événement thromboembolique et événement hémorragique) n'a été observé.
Le garadacimab 200 mg et 600 mg toutes les 4 semaines a significativement réduit le nombre de crises mensuelles par rapport au placebo et a été bien toléré au cours de l'étude. Le garadacimab est une prophylaxie sous-cutanée efficace chez les patients atteints d'AOH-C1-INH et justifie une évaluation de phase 3. Prof Thimothy Craig, DO, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 24 février 2022
Financement : CSL Behring
Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ