Poutine envahit l’Ukraine, et instantanément, on ne parle plus de virus et de petites picouses.
C’est aussi ça, la magie de la guerre : en quelques heures, tout le monde est rapidement rappelé aux évidences que le confort occidental actuel nous a fait oublier. Tout peut basculer très vite et ce qui se passe actuellement en Ukraine a très vite occulté les tracas du quotidien dont, au passage, on n’oubliera pas de mentionner qu’une grande partie est directement causée par les clowns à roulettes qui nous dirigent.
Et ceux qui se posaient encore la question de savoir vers quoi ils nous dirigeaient ont maintenant une réponse, assez peu joyeuse mais assez terre-à-terre : pour les Ukrainiens, ce sera la guerre et, probablement, une occupation ; pour les Européens, ce sera une saignée de leurs comptes en banque de deux façons.
D’une part, ces dernières années, à coup de votes idiots et d’écologisme d’adolescente énervée, ils ont judicieusement choisi d’éviter soigneusement toute indépendance énergétique et de choisir un approvisionnement auprès des Russes alors même que le conflit couvait déjà depuis plusieurs années. On peut raisonnablement parier sur une petite augmentation des tarifs gaziers dans les prochaines semaines. Les Allemands, qui ont abandonné nucléaire et charbon au profit du gaz, seront ravis. Est-il utile de revenir sur le rétropédalage acrobatique et grotesque de Macron en matière de centrales nucléaires, typique de son « en-même-temps » emblématique autorisant à la fois la fermeture de Fessenheim et le lancement de 14 nouveaux EPR ? Au moins ce conflit évitera au locataire élyséen d’avoir à répondre de son bilan et de ce genre de pirouettes ridicules…
D’autre part, les conflits ont une tendance à bousculer les chaînes logistiques, tendre les marchés, découpler l’offre de la demande et, à la fin, faire monter les prix. Il faudra donc s’attendre à ajouter ce paramètre à l’inflation déjà dodue que la Banque Centrale Européenne peine à cacher sous le tapis de ses déclarations euphémistiques, pour obtenir une nouvelle hausse des prix de détails.
Cependant, rassurez-vous : pendant que nous serons tous à nous battre pour l’ultime rouleau de papier toilette molletonné avant rupture de stock, Macron et son gouvernement ne perdront pas le nord. Pour eux, l’échéance électorale est toujours en ligne de mire et il serait idiot de ne pas essayer de tirer profit de ces tribulations extérieures.
On imagine sans mal les manœuvrettes électorales évidentes qui pourraient pousser le futur candidat Macron à reporter le scrutin aussi loin que possible afin de lui laisser le temps de régler le conflit avec ses petits bras musclés et réapparaître sur la scène politique française, dans quelques mois, auréolé de son écrasante victoire militaro-diplomatique. Mettez ce que vous voulez dedans en tenant compte à la fois des résultats factuels de sa gestion de crise Covid et à la fois de la présentation qui en est faite par ses thuriféraires, médias compris, pour comprendre que même un désastre ukrainien et des déclarations débiles du président seront, dans cette hypothèse, présentées comme providentielles.
Dans ce contexte, on se surprend à repenser justement à ce qui s’est passé sur les dernières années et à comparer avec ce qui se déroule à présent.
Le contraste est d’autant plus saisissant que la gestion pandémique est véritablement juxtaposée avec ce nouveau chapitre de relations internationales. Alors que l’Europe se retrouve confrontée, en direct, avec un conflit sur son sol impliquant directement une puissance nucléaire, il est en effet difficile de parler des déclarations grandiloquentes de Macron à ce sujet sans les rapprocher de la même grandiloquence des déclarations du même Macron, deux ans plus jeunes, qui nous expliquait être en guerre contre le virus. Eh bien le voilà maintenant parti pour une guerre (une vraie celle-là) dans laquelle il semble déterminé à emmener les Français alors que son passif en matière de guéguerre sanitaire est parfaitement consternant.
De la même façon, on ne peut s’empêcher de noter l’écart tragique entre l’aspect martial des déclarations grotesques dont on nous a rebattu les oreilles pendant deux ans, les injonctions contradictoires empilées à qui mieux-mieux, l’improvisation permanente du personnel politique et des administrations en déroute, et, de l’autre côté, la réalité palpable, massivement diffusée sur les réseaux sociaux, d’une vraie offensive militaire avec poudre, plomb et bombes à l’appui.
Écart tragique qu’on retrouve aussi dans les gesticulations d’un autre homoncule, celui actuellement en charge du Canada : il n’a pas hésité à dégainer des pouvoirs spéciaux, normalement réservés à un état de siège ou d’insurrection grave, afin de pouvoir étendre encore un peu plus ses prérogatives gouvernementales, dans un pays où les manifestants ont eu le toupet de mettre des châteaux gonflables pour les enfants devant le parlement.
Là encore, le contraste avec une vraie loi martiale en Ukraine sous les bombes laisse pantois et permet de bien rappeler l’incroyable pusillanimité des chefs d’État à la sauce Trudeau ou Macron, ainsi que le dévoiement complet des lois d’exceptions utilisée par ces fats pour asservir leurs peuples.
Dans l’immédiat, Macron peut bien essayer de nous faire croire à une virilité et une poigne de chef d’État, mais les dernières semaines de « négociations » avec Poutine ont surtout été humiliante pour lui et les Français qu’il est censé représenter.
Le fiasco pandémique était déjà difficilement digérable, mais on doit légitimement s’inquiéter d’avoir le même baltringue à la tête d’une puissance nucléaire face à un adversaire, aussi en charge d’une puissance nucléaire, qui, lui, ne fait pas semblant de faire la guerre et qui, très manifestement, n’a pas peur de bousculer son image à l’international.
Dit autrement : on ne sait pas où Poutine s’arrêtera, mais on peut vraiment s’inquiéter de ce que Macron serait prêt à faire pour impressionner le monde…
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