Faut pas nous prendre pour des kongs !

Le Kong, sa coupole, situé dans l’un des anciens bâtiments de La Samaritaine, sa vue imprenable sur la Seine au sein d’une boutique Kenzo. Un bouquet de promesses irrésistibles. Me voilà donc à l’assaut de cet Eden tendance. Après avoir réservé, en précisant les détails de mes moindres désirs, me voilà embarquée dans l’ascenseur qui nous conduit, moi et une amie, au septième ciel de la branchitude.

A l’arrivée trois superbes filles, une noire, une métisse et une asiatique, nous accueillent. On aimerait penser que c’est là la réussite de la France black, blanc, beur de la coupe du monde 98 mais ça sent plutôt l’artifice de la pub Benetton qui vous vend une image de tolérance dans un pull fabriqué par des petits chinois.
Passé l’entrée, la gouvernante nous indique une table à côté du radiateur éteint (mois de juillet oblige). Exit la jolie vue, pourtant dans le restau, la seule chose qui est bondée c’est le bar ; la salle est quasiment vide (deux couples et deux filles qui elles, ont eu le droit à une table de 4 personnes pour pouvoir siroter leurs cafés !) Mais ça je ne l’ai réalisé qu’une fois assise sur nos rocking chairs design. J’étais bien trop obnubilée par la tenue de la gouvernante. Une robe de coton d’une fluidité extrême sans soutien-gorge mais un string. C’est pas que je voulais connaître la teinte de ses mamelons, c’est juste que ça m’a sauté aux yeux.

On a beau chercher la coupole, sa vue imprenable et tout le tintouin… Rien ! En revanche j’ai pu admirer durant tout le dîner le postérieur des serveurs et le string de la gouvernante se déambulant sur la musique de Paris dernière. Je me suis très vite rendue compte que notre table est en fait le point de repère des commis qui ont ainsi une vue d’ensemble sur la salle…. Vide ! “T’avais qu’à pas mater les popotins” me diriez-vous. Oui, mais c’était ça ou le radiateur éteint, alors même si je préfère les mecs montés comme des taureaux aux gringalets façon Adrien Brody (le genre de type qui, soit dit en passant, ne peut être considéré sexy QUE s’il est un acteur hollywoodien) j’ai donc observé et écouté les conversations digne de la 5ème B du collège du Moulin blanc de ces commis abonnés à WeightWatcher.

Je ne me démonte pas. Je plonge dans le menu espérant trouver dans mon assiette pour trouver quelque réconfort. Comme moi vous connaissez ces temples de la fusion food et leurs portions lilliputiennes. J’anticipe le risque aigu de famine. Deux entrées pour une cuisine aussi orientale que moi (fille d’immigrés espagnols). La cuisine est délicieuse mais ces 4 minis nems perdus dans leur plat xxl que l’on peine à faire tenir sur la table, ça me déprime. Alors j’ai commandé 4 toutes petites pommes de terre, paraît que c’est l’idéal pour accompagner les california rolls… No comment. Vient enfin le dessert tant attendu : une tarte citron de chez Paul qui a dû passer les douanes de la gare de Lyon et celle de la Bastille pour atteindre le prix mirobolant de 10 euros et le mi-cuit au chocolat de Starbucks, pour 11 euros. Ben oui, il y a une boule vanille fondue dans son ramequin pour accompagner…

Bref après avoir payé 120 euros pour ce repas digne d’une orgie pour pro-ana, la seule chose que je puisse reconnaître c’est que le dj en costume est la seule personne à avoir tenu ses promesses, même si son accoutrement ne semble pas faciliter ses mouvements. D’un autre côté, faut être réaliste : passer d’une compile Paris dernière à l’autre tout au long de la soirée je crois que même moi, qui ne comprend toujours pas le rôle de certains boutons de la télécommande de ma Nine Box, je saurais le faire.
Mais je ne vous laisserais pas sur votre faim (contrairement à moi) il me faut également revenir sur la clientèle de cet antre de …. (je vous laisse trouver l’adjectif). Au bar, la plupart des mâles sont des petits gros dégarnis qui ont l’avantage de dégainer la carte gold plus vite que leur ombre. Au fait c’est pas un peu dépassé la gold ? Non parce que la banque postale vient de m’en proposer une.

N’empêche que la technique a fonctionné : le sosie de Danny DeVito et ses amis ont eu le privilège de rejoindre un escalier débouchant sur la fameuse coupole, celle qui a la vue panoramique que nous, pauvres mortes, n’avons jamais vu.
Pour les filles, à vous de voir messieurs. Je pense que toutes les teenagers du XVIème se sont donné rendez-vous au Kong. Celles qui font leur shopping un Voici à la main pour savoir quels escarpins met Lindsay Lohan et comment Paris Hilton porte son sac à main.
A toutes celles qui ne résistent pas à l’idée de tenter cette expérience unique rendez-vous au 1 rue du pont Neuf dans le 1er.

Ariane