Titre : Sous les galets la plage
Scénariste : Pascal Rabaté
Dessinateur : Pascal Rabaté
Parution : Novembre 2021
Pascal Rabaté a beau avoir touché au cinéma, il n’en oublie pas de nous faire profiter de son univers en bande-dessinée. Son dernier né, « Sous les galets la plage » nous renvoie en 1963 dans une station balnéaire. S’attachant toujours à des personnages et à la chronique sociale, ce sera bien évidemment le cas ici aussi. Le tout est publié chez Rue de Sèvres (qui sait décidément s’attirer les gros auteurs) pour 134 pages de lecture.
Un livre qui manque de rythme
Septembre 1963. La station balnéaire se vide de ses habitants. Tous ? Non, un petit groupe de trois jeunes hommes sont encore là, profitant des quelques semaines qui restent avant la rentrée universitaire. Ils vont profiter d’être débarrassés de leur parents pour boire (un peu) et passer leurs soirées ensemble. Ils vont alors rencontrer Odette qui va modifier leurs plans…
Pascal Rabaté nous parle ici de la bourgeoisie de l’époque, celle de la reproduction sociale. Ainsi, le personnage principal, fils de militaire, va partir à Saint Cyr. Ils habitent de très belles maisons habillées de meubles anciens. Odette, elle, est une fille de rien. Mais sa beauté, son audace, suffira à faire plonger les trois adolescents.
« Sous les galets la plage » met en opposition deux mondes : la bourgeoisie et les petites gens. Le tout est un poil caricatural, seulement contrebalancé par le personnage principal prêt à changer de vie pour sa belle. Le titre de l’ouvrage annonce évidemment mai 1968. Nous vivons ici les prémisses de la révolte à venir.
Si l’ouvrage se lit avec plaisir, avec quelques surprises et retournements de situation, la forte pagination le dessert. Pascal Rabaté souhaite montrer aussi l’amour adolescent, la farniente, l’ennui, ce genre de choses et le livre manque clairement d’impact. Après le premier retournement, on aurait aimé plus de tension alors que tout semble retomber avant de remonter en flèche.
Le dessin de Rabaté est agréable et lisible. Force est de remarquer qu’il a adoré dessiner Odette que l’on découvre sous toutes les coutures, nue ou habillée. Le choix de ces couleurs très désaturées conviennent bien à l’ambiance bord de mer ainsi qu’à l’époque surannée. Cependant, son dessin manque un peu d’impact dans les moments forts. La dernière scène, notamment, est vraiment brouillonne et peu inspirée. C’est dommage.
« Sous les galets la plage » a toute d’une œuvre de Pascal Rabaté. Agréable à lire, avec quelques surprises, il faudra se mettre dans le bain pour pleinement adhérer sans trop se poser de questions sur certaines incohérences ou comportements étranges des personnages.