Les 1001 ... qu'il faut avoir ... dans sa vie.

Pour la suite des livres qu'il faut avoir lus dans sa vie, le choix était très facile, actualité et hommage nécessaire oblige.

Un journée d'Ivan Denissovitch : Alexandre SOLJENTSYNE(1918).

Prix Nobel ce littérature en 1970.

Ce classique littéraire est littéralement ce qu'annonce le titre : une seule journée dans la vie d'un prisonnier d'un camp de travail stalinien en 1951. Ivan Denissovitch Choukov est condamné à trois jours d'isolement cellulaire pour n'avoir pas quitté son lit, mais la menace est vaine, et on ne lui impose que de laver les sols avant de pouvoir prendre son petit déjeuner. Au fil de la journée, le lecteur découvre la souffrance et la solidarité des travailleurs ainsi que la coexistence malaisée entre gardes et prisonniers. A la fin de cette journée, Ivan a la chance de recevoir quelques bouchées supplémentaires de la part d'un autre prisonnier et remercie Dieu de lui avoir permis de survivre vingt-quatre heures de plus. Cette journée n'est que l'une des trois mille six cent cinquante-trois qu'Ivan passera au bagne. Celui-ci est un protagoniste inattendu dans la littérature russe de l'époque, un paysan, citoyen lambda peut-être analphabète. Il représente les masses sans instruction et persécutées de la société soviétique. Malgré cela, Ivan développe une dignité intérieure, fait sens de son existence concentrationnaire dégradante et transcende son environnement grâce à une spiritualité intense. La déshumanisation désespérée des prisonniers ne cesse de résonner tout au long de l'œuvre; les punitions injustes et les règles arbitraires les réduisent à de simples numéros. Malgré cette dégradation luit une note d'espoir, car la camaraderie et la foi aident les hommes à survivre.

Soljenitsyne a été arrêté en 1945 pour avoir critiqué Staline dans sa correspondance privée, puis a passé huit ans dans un camp de travail similaire à celui qu'il décrit ici. Il a atteint la célébrité en 1963 grâce à la publication de ce roman. C'était la première fois que l'existence du goulag et les conditions atroces de ses prisonniers étaient reconnus.

Que son âme repose en paix.