Il y a des hommes d'affaires pressés, des africaines portant leurs bébés sur soi, attachés seulement par un quelconque foulard (j'en suis admirative), les fashionistas de pacotille évoluant dans cette faune telles des Paris Hilton en puissance, la blondeur en moins, des enfants qui courent, jouent, crient, les parents exténués à force de pourchasser leurs chères têtes blondes pour qu'ils se tiennent tranquilles, il y a ceux venus accompagner l'ami, l'amant ou ceux qui attendent l'arrivée de l'être aimé... Et il y a aussi ceux qui attendent avec impatience et moults mouvements de lassitude ou d'inconfort, comme ma voisine de droite qui baille à s'en démettre la mâchoire, tellement son attente paraît ennuyeuse.
D'ailleurs, je la comprends, ma voisine de droite, la SNCF a fait dans la quantité et non la qualité... L'expression "avoir les fesses au carré" ça vous dit quelque chose ?
Au micro, toujours la même annonce, fayoter auprès du service de sécurité inexistant tous les colis suspects, mettre son nom sur son bagage... En boucle, 17 x en 1 heure... Elle est tenace la dame du micro...
Ma voisine de gauche a déniché de la lecture au kiosque d'en face. Un recueil imagé de nos chers pipoles... A force de pencher ma tête dans son sens, un peu comme quand on faisait à l'école pour essayer de copier sur le voisin, elle m'a même proposé de lire (pardon, regarder les photos) avec elle. Qui a dit que les parisiens n'étaient pas serviables ?
Dans le stand de la "Brioche Dorée", il n'y a plus de lumière, cela n'empêche pas les gens d'y faire un tour pour s'acheter des victuailles pour le petit en-cas de l'après midi. A la guerre, comme à la guerre...
Et dans mon téléphone portable, presque plus de batteries pour envoyer des sms à mes copines et leur faire part de mes impressions sur la faune environnante, plus d'instructions de môman pour me dire de surveiller mes affaires. Elle a raison, ça m'emmerderait (oui, oui) qu'on me vole mon raisonnable (trop raisonnable??) shopping parisien.
Mais où va donc tout ce monde ?
Rediffusion du 18 juin 2006
Illustration : Sophie Griotto