L'histoire de l'aviation, comme celle du téléphone ou du phonographe, est sujette à cet accident du destin qui veut que les idées neuves, et leur mise en pratique effective, sans laquelle il n'y a pas d'innovation à proprement parler, naissent telles de fausses jumelles à quelques jours ou quelques années d'intervalle et des deux côtés d'un océan.
Qui, de Wilbur et Orville Wright, ou de Clément Ader, passa le premier à l'acte ?
Le premier vol de Clément Ader, sur 50 mètres et à 1 pied du sol a eu lieu le 9 octobre 1890 dans le parc du château de Gretz-Armainilliers, aux commandes de l'Éole. Contraint au secret militaire, il ne parle de ses vols qu'en 1906.
Le premier vol motorisé de Wilbur et Orville Wright se déroule à Kitty Hawk en Caroline du Nord le 17 décembre 1903, sur l'appareil baptisé Flyer. Leurs aéronefs, plus gouvernables que ceux d'Ader, leur permettent d'échapper à la fatalité du saut de puce et du cassage de bois.
Le problème de fond n'est peut-être pas là.
Avant eux, d'autres avaient consacré leur énergie au plus lourd que l'air, qui nous semble aujourd'hui presque plus évident que la Montgolfière, puis la Charlière expérimentées sous l'ancien régime.
Jules Verne lui même mit en scène dès 1886, donc quatre ans avant Ader, l'affrontement entre les deux conceptions, dans Robur le conquérant : le plus lourd que l'air lutte contre le ballon, et gagne.
Comment revivre les espoirs, les doutes, la ténacité des conquérants de l'atmosphère ? Pourquoi pas au théâtre ? La comédie exaltée créée par Georges Dupuis, mise en scène par Yves Pignot, Le vol de Kitty Hawk, nous propose l'occasion de réfléchir sur l'idée que ce qui est en haut peut être un peu différent de ce qui est en bas...
C'est au Théatre 13, du 2 septembre au 12 octobre 2008, Mardi, mercredi et vendredi à 20h30, jeudi et samedi à 19h30, et le dimanche à 15h30. Production Compagnie Depuis Depuis...
Avec Laurent Benoit, Jean Hache, Pascal Ivancic, Philippe Ivancic, Valérie Karsenti, Firmine Richard et Rosalie Symon. Costumes d'Emily Beer, décors de Jacques Voizot, lumières par Jacques Rouveyrollis.