On ne soufflera pas de bougies cette année non plus, la pandémie n'est pas encore qu'un souvenir. Mais je respecte ce rituel d'écrire un article d'anniversaire, un marronnier comme on dit dans le jargon.
Le blog n’a pas souffert de l’isolement et des restrictions, comme en témoigne les 278 publications, qui placent cette édition au 6 ème rang depuis la création alors que 2020 connut une chute mémorable, malgré l’alternance possible culturelle et culinaire. La vie de tous s'était ralentie.
Les dernières restrictions de confinement ont été levées le 19 mai. Et si j’ai enchainé les spectacles pendant le festival d’Avignon par contre j’avoue ne pas avoir eu très envie de courir d’une salle à une autre à la rentrée. La frénésie de tous les organismes culturels à "faire plus" comme s’ils voulaient compenser une perte, et en s’imaginant être les seuls à avoir eu cette idée lumineuse, m’a littéralement épuisée d'avance. Je sais que ma réaction n'est pas isolée.
J’ai davantage axé sur le cinéma. Il faut dire que j’ai eu le grand honneur d’intégrer le jury de Paysages de cinéastes. De multiples sorties étaient dans les starting-blocks et j’ai beaucoup fréquenté les salles obscures, avec plaisir car les films étaient de grande qualité et avec sérénité car on s’y sentait un peu plus préservé que dans la proximité des fauteuils des théâtres, même si les exploitants se plaignaient de ne pas les remplir totalement.
Il n'empêche, et les statistiques sont parlantes pour rétablir le poids des choses : j'ai publié 105 articles concernant des spectacles contre "seulement" 25 concernant des films.
Ensuite j’ai mis les mains dans la terre, ce qui nous remet du même coup les pieds sur terre avec la création de l’association Coccinelles et Vers de terre pour continuer à cultiver notre jardin (partagé) au pays de Voltaire puisqu'il est sur la commune de Châtenay-Malabry.
Enfin je suis revenue au Mexique où ma fille trépignait de me retrouver depuis plusieurs mois.
Et tout au long de ces douze mois j’ai lu, beaucoup aussi, presque une centaine d'ouvrages. C’est l’activité la plus sécure, sanitairement parlant.
Je participe à 5 jurys littéraires cette année. Je ne sais pas encore si je vais retourner en Avignon. Y voir plus de 75 spectacles est purement éreintant, et cela reste insuffisamment représentatif de ce qui s'y créée. On annonce un nombre record de 2000 pour l'été prochain.
Je me suis promis de conserver du temps pour ne rien faire, au Mexique ou à Oléron où je vais régulièrement et où j'aime me ressourcer pour ensuite avoir l'énergie de continuer à partager mes découvertes, comme je le fais depuis quatorze ans, surtout ce que j'ai apprécié, mais sans m'interdire quelques (rares) coup de griffe qui donnent de la valeur aux coups de cœur. S’enthousiasmer pour tout est purement improductif.
Beaucoup de mes ami(e)s s'en sont allé(e)s cette année. J'espère que leur souvenir n'erre pas au vent mauvais. On va tenir le coup et continuer ! En prenant soin de nous parce que c'est le meilleur moyen de prendre soin des autres.