Tristan Cerf, plumitif et rédac’ chef au Matin Bleu, livre dans l’édition de ce jour une recette pour apprêter le chien. S’il se permet cette provocation, c’est juste pour nous ouvrir les yeux, à nous, pauvres demeurés d’Occidentaux, bouffeurs d’agneaux, de veaux et de poulets, entre autres. C’est juste pour que l’on sache que le chien est consommé «dans une grande partie du globe» et que l’on en mangeait, nous aussi, «jusqu’à la dernière guerre».
Plutôt que nous pondre un article, ou même un articulet, sur l’évolution des habitudes alimentaires occidentales, il accompagne ses pudeurs journalistiques et ses précautions sripturales d’une recette qui occupe bien la moitié de l’espace qu’il devait remplir et d’une photo d’un mignon petit chiot qui lui permet d’éviter de trop avoir à réfléchir avant d’écrire.
En un mot comme en cent et sans précautions : du journalisme de fond de gamelle.
Puisqu’il paraît qu’un prêté vaut toujours un rendu, je me propose de venger les rantanplan de ce bas monde en vous donnant la recette de l’échotier bleu en ragoût pour 4 personnes aussi :
- 800 g (et pas 200 g, on est généreux) de viande d’un triste journaleux chassé au petit matin dans une caissette bleue qui encombre les rues.
- 2 dl de bouillon de feuilles de choux
- 100 g de grosses légumes pipoles
- une botte de Paris Hilton ou d’Amy Winehouse
- une grosse poignée d’oseille
- une bonne dose de chien écrasé
- quelques coquilles
- un ou deux marronniers
- un zeste de pisse-copie
- un soupçon de viande froide
- et un gros jet de sexe
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Pour égayer le tout, ajoutez obligatoirement un flou de votre meilleur paparazzo.
Enfournez votre préparation dans une grosse roto non sans avoir préalablement caviardé quelques passages importants, bidonné une information ou deux, mis au frigo quelques nouvelles juteuses ou scoop, tartiné au maximum et tiré le plus possible à la ligne avant la mise sous presse.
Cette recette est une véritable daube, parsemée de termes journalistiques pas toujours utilisés bien à propos, mais elle m’a calmé. C’est l’essentiel.
J’allais oublier ! La vengeance étant un plat qui se mange froid, mettez le tout au frigo une heure ou deux et servez très frais, voire même frappé.