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Serge Basso de March chez L'Ours et la Vieille Grille, à Paris

Publié le 15 février 2022 par Onarretetout

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C’est une librairie, un café où l’on peut aussi manger, un espace, au premier étage, réservé à la poésie. Son nom : L’Ours et la Vieille Grille. On allait y entendre deux poètes ce soir-là. 

Commençons avec Serge Basso de March qui lit des textes de son recueil Triptyque d’un horizon aperçu (éd. Lanskine).

Quand on entend ses poèmes, on sent bien qu’il avance sans faire peser son pas mais c’est encore mieux quand on les lit. Il y a des jeux avec les mots. Par exemple : « J’ai le j’ai qui me tu j’ai le tu qui me nous ». Et des phrases qui s’écrivent à travers les textes, un mot par ci par là. Avec une conjonction de coordination pour guide on passe d’une saison à l’autre. Il y a des vers de toutes sortes, des longs, des courts, des alexandrins, et des « revers intimes ». Des inventaires et un oratorio. Et puis, il invite des personnages mythologiques qui le mettent face à l’horizon pour qu’il puisse « enfin dire enfin ». Ah, j’oubliais, il n’a pas dit son dernier mot : il a encore des secrets « au fond des poches ».

Voici trois extraits :

Je ne te dirai pas dans cet instant qui penche
Je ne le pourrai plus les chiens t’ont déchiré
Face au dogme du sang et à ses certitudes
Tu es l’homme debout par tes deux mains liées
Sur le poteau meurtri douze coups unanimes
racontent le bandeau et tous tes poings levés
Qui leur pardonnera qui pourra les absoudre
d’avoir posé sur toi la rançon du mépris
Aujourd’hui la saison a des terreurs nouvelles
aujourd’hui on nous dit de ne pas trop hurler
et si près de tes cris où passent nos silences
il me faut retrouver les mots qui te diront

Les chevaux de Lascaux
galopent autour des siècles

Qui les a dessinés
un jour
du bout des doigts ?

Ils enfantent la roche
d’un devenir nouveau
cherchant au creux des signes
ce qui nous pousse ici
à déchiffrer le monde

(…)

 

triptyquesbassodemarch

… on en veut pour nos cendres puisqu’il nous faut, malgré tout, regarder la mort jusqu’au fond des orbites, puisqu’il faut la regarder crâner, et comme tu le sais trop bien, comme tu sais qu’un jour comme ça, au détour d’un détail, c’est adieu, c’est Hadès, tu te perds par dépit ou par inadvertance (…)


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