La dernière fois qu’il est monté sur scène, c’était au côté de son complice Laurent Voulzy lors d’une tournée à guichets fermés. Mais cela fait plus de six ans qu’Alain Souchon n’a pas tourné en son nom. Ceux qui l’ont vu sur scène savent qu’il s’agit de son terrain de jeu de prédilection.
Et si Alain Souchon remonte sur scène, c’est pour interpréter, entre autres, Âme Fifties, son dernier opus en date. Ce bouquet de chansons mélancoliques lui a valu de remporter la Victoire du meilleur album en 2020. Décontraction et élégance sont les maîtres-mots de ce tour de chant au charme fou.
À 77 ans, Alain Souchon aime toujours autant monter sur scène. Mais s’il nous offre régulièrement a cappella un bout de Belle-Île-en-Mer, il n’y a pas de doute cette fois : l’auteur de Foule sentimentale tourne en son nom. Pour cette tournée Ici & Là, il s’appuie sur son dernier album très réussi. Le chanteur à la voix suave distille toujours avec soin ce qui a fait son succès : des textes ciselés et une enveloppante présence sur scène.
ils ont été patients et n’ont rien eu à regretter de ces deux années passées à attendre. Hier soir, au Zénith de Limoges, Régine et Jean-Claude, Marie-Christine et André… et tous les autres étaient bien là, leur billet serré dans la main, tel un sésame dont ils n’avaient jamais eu l’intention de se séparer. Régine venait se « souvenir des années 80 » quand Souchon rythmait nos journées à la radio. Jean-Claude, lui, voulait renouer avec les chansons qu’il avait découvertes sur des vinyles aujourd’hui usés. Marie-Christine appréciait de retrouver un artiste « resté lui-même » ; un homme « dont les textes si près de la réalité » avaient parfaitement résisté au temps comme cet « Amour à la machine » que le chanteur allait reprendre juste pour elle – enfin, elle avait parfaitement le droit d’y croire.
Alain Souchon a donc repris la route, reconstituant une tournée tronçonnée par la pandémie. Il n’était pas agacé de tant de déconvenues mais à l’inverse d’une joie adolescente qui l’a vu sautiller à sa manière maladroite en tenant sacrément la distance, sur plus de deux heures guère économes de son énergie.
Mots justes et histoires drôles
Impeccablement sonorisé (voix claire, mots justes), Souchon a chanté ses nouveautés (« Ames fifties », « Presque », « Un terrain en pente »…) et ses classiques ripolinés (« Allo maman bobo », en introduction, juste à la guitare acoustique avec un public immédiatement complice ; « Rame », sur la fin, qui prend toujours aux tripes, et puis « Jamais content », et puis « On s’aime pas », et puis « Foule sentimentale » et puis tant d’autres).
Souchon a raconté ses petites histoires tendres et rigolotes : sur les années 50, l’adolescence, les gentils et les méchants, les salamandres et les libellules, la solitude qui pèse si lourd…
Souchon a remercié tendrement ceux qui l’accompagnent, excellent quatuor assez rock constitué de Michel-Yves Kochmann à la guitare, Jean-Luc Leonardon aux claviers, Olivier Brossard à la basse et « le vrai » Eric Laffont à la batterie. Sans oublier Damien Dufaitre dont les lumières, simples, tournoyantes, toutes en rondeur chaleureuse ont superbement éclairé la troupe.
Et c’est ainsi que la soirée fut belle, d’une nostalgie rhabillée de frais, vive et captivante.
Alain Souchon | Site Officiel
" Ça s'est fait en plein pendant le bordel. J'avais les pieds sur le bureau. Pierre est entré. Il voulait me montrer une musique qu'il avait faite. Je lui ai demandé de me la donner. Dans cette ...
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