Des réflexions énergétiques!

Publié le 06 août 2008 par Anne-Sophie

Parlons bien, parlons énergie et des transports aujourd’hui. Pfff, encore une écolo-chiante allez vous dire… Bah non, pour une fois que c’est pas moi qui l’dit!! Pour commencer donc, une petit réflexion sur notre mobilité. Notre quoi??? MOBILITE. Oui, cela nous concerne tous, au niveau individuel dans nos déplacements ou pour les produits de consommation. Et vous le savez, pétrole cher et diminution du pouvoir d’achat vont peu à peu nous obliger à revoir nos modes de transports et la manière dont nous consommons. Que vous le vouliez ou non d’ailleurs, et selon votre élasticité budgétaire, les solutions de covoiturage ou auto-partage viendront à vous, tout comme les transports en commun ou autres “modes de transports doux”. Afin de savoir où nous en sommes sur le sujet, je vous propose d’aller lire ce premier article sur la notion de “produit” lorsque l’on parle de mobilité : en somme, que font les constructeurs automobiles - ou plus justement les “constructeurs de mobilité” - aujourd’hui? Quelles sont les dernières solutions technologiques en terme de “véhicules propres”?

Crédit Photo: American Public Transportation Association

Après ce premier article, vous comprendrez qu’il est indispensable de lire celui qui suit: au-delà des solutions technologiques aux problèmes de transports, il est également nécessaire de réfléchir sur l’usage que nous avons de nos déplacements. Ben oui, si je vous dit qu’”un véhicule est aujourd’hui utilisé par 1,2 personne par jour pour des déplacements courts, et dans 27 % des cas pour moins de 3 km”. Et pire encore, quece symbole de la mobilité individuelle est immobile 92 % de son temps“, ainsi que le précise l’auteure, vous comprendrez que le potentiel d’amélioration de l’existant est immense! D’où ce second article sur la notion d’”usage” lorsque l’on parle de mobilité! De quoi donner des idées sur des solutions d’avenir!

Enfin, comme promis voilà aussi un lien vers un l’excellent article écrit par le philosophe Ulrich Beck et intitulé “le danger nucléaire escamoté” dans le Monde de ce soir. Il est bon de souligner, pour une fois, la notion de risque lorsque l’on parle de nucléaire. Car en effet, “les acteurs qui sont censés garantir la sécurité et la rationalité - l’Etat, la science et l’industrie - jouent un jeu extrêmement ambigu. Ce ne sont plus des personnes de confiance mais des suspects. Car ils exhortent la population à monter à bord d’un avion pour lequel aucune piste d’atterrissage n’a été construite à ce jour.”

Bien plus encore, et enfin un média ose le dire: “l’”inquiétude existentielle” que les périls globaux suscitent à travers le monde a fait naître une véritable compétition visant à supprimer toute évocation de risque majeur dans le débat politique. Les périls incalculables qu’est susceptible d’entraîner le changement climatique sont censés être “combattus” par les dangers incalculables liés aux centrales nucléaires. De nombreuses décisions touchant aux risques majeurs ne résultent pas d’un choix entre une solution sûre et une solution risquée, mais entre des solutions également dangereuses, et souvent entre des solutions dont les risques sont qualitativement trop différents pour être aisément comparés. Or les formes actuelles du discours public et scientifique ne sont pas à la hauteur de telles considérations. Les gouvernements adoptent en la matière une stratégie de simplification délibérée. Ils présentent chaque décision particulière comme un choix entre une solution sûre et une solution risquée tout en minimisant les incertitudes de l’énergie nucléaire et en focalisant l’attention sur le changement climatique et la crise pétrolière.”

Seul bémol, je ne suis pas sûre d’être d’accord lorsqu’il indique que “pour beaucoup d’Européens, les risques posés par le changement climatique dépassent de loin ceux de l’énergie nucléaire ou du terrorisme“: le risque terroriste aura le mérite de freiner certains lorsqu’ils envisagent de prendre l’avion ou partir dans des destinations lointaines. Pas le changement climatique…

Qui plus est, je ne suis pas sûre de le suivre non plus lorsqu’il indique que “les critiques les plus tenaces, efficaces et convaincants de l’énergie nucléaire, ne sont pas les Verts - le plus influent opposant à l’industrie nucléaire est l’industrie nucléaire elle-même (voir les problèmes survenus récemment au Tricastin et à Romans-sur-Isère)”…?

Cela n’enlève rien pourtant à sa conclusion: la menace “est constante et permanente, et elle reste présente même lorsque les manifestants épuisés ont depuis longtemps cessé de lutter. La probabilité d’accidents improbables s’accroît avec le nombre de centrales nucléaires “vertes” ; chaque “occurrence” ravive dans le monde entier le souvenir de toutes les autres. Le risque signifie l’anticipation de la catastrophe, pas seulement en un lieu donné, mais partout. On n’aura même pas besoin de voir survenir un mini-Tchernobyl en Europe. Il suffira que l’opinion mondiale ait vent d’un cas de négligence et d’“erreur humaine” quelque part dans le monde pour que brusquement les gouvernements qui se font les avocats de l’énergie nucléaire “verte” soient accusés de jouer avec insouciance et sans discernement avec les intérêts de sécurité des populations… Et oui, sans tomber dans le catastrophisme, il ne faudra pas dire que l’on ne savait pas…