album - - Lightning Concept
NoPo
ARCHI DEEP Lightning Concept 2022
Depuis 2013, 3 musiciens constituaient Archi Deep & The Monkeyshakers... mais c'était avant...
Ils écoutent Bashung, Higelin, Thiefaine et travaillent avec son fils Lucas.
En 2018, ils décident de se limiter au duo et d'oublier les singes confirmé sur l'album de 2019 'I ain't no monkey'.
Lightning Concept sort en en 2022 avec Arthur Di Piazza (un nom fait pour le rock nous confie Little Bob), guitariste-chanteur à l'origine du projet, et cette fois, Richard Bertin à la batterie (après quelques roulements mais pour un batteur, c'est normal).
Ce dernier collabore avec Nagui pour ses émissions 'Taratata' et 'N'oubliez pas les paroles'.
Quant à Arthur, le couteau suisse d'Oléron, il écrit, compose, enregistre et mixe. Il a aussi décidé de la signature : Archi, pour Archibald (son deuxième prénom), Deep, diminutif de son patronyme (DIP.iazza).
Le disque, d'abord dévoilé sous forme de 4 EPs, explique la présentation en 4 parties distribuées à l'unité sur chaque carton précédent.
En effet, 4 éclairs de couleur flashy, en mode 3D, accueillent 'Archi' au sommet et 'Deep' sur la tranche. Ecriture psychédélique pour un design signé S'moon signs et Marguerite.
L'idée? Lighting Concept, c'est marqué dessus!
4 EP's, ça fait combien de titres? Ah 15 à la douzaine... archi beaucoup, faut bien ça!
Archi Profond? Voyons ...
'Mr Government' construit son blues rock sans frime. J'ai senti cette naturelle attitude chez Roman (Gaume) Electric Band ou Inspector Cluzo, des artistes aux racines profondes.
Les choeurs angéliques en 'ouh ouh ouh' et les sifflements rendent le morceau faussement pop.
'All was left of me' flotte sur une gratte sèche, arrosé ensuite par les frappes sur les peaux. Pas sado, une deuxième caresse de guitare vient épaissir le son tout en le laissant respirer.
Du coup, quelques notes de piano maso se disent qu'on est pas si mal sous les cou... rants d'air.
'Paranoïd', ne correspond ni à Black Sabbath ni à l'androïd de Radiohead. Il s'agit plutôt d'un rock un peu rêche où la guitare se fait, par instants, passer pour une basse et convoquant les mêmes 'ouhouh' que sur le premier titre.
Belle entrée en matière à la gratte électro-amplifiée, secouée ensuite par une batterie bien décidée à dynamiser ce rock. Un souffle puissant nous entraine dans un balancement irrésistible.
'Speak' serpente, tout en ruptures et changements de directions déboussolantes, pour toujours retomber sur ses pattes de félin... pour l'autre c'est ce qu'on ressent de la complicité guitare/batterie. La guitare saturée en bave d'énergie.
Richard démarre au roulement fracassant. 'All the time', en rock basique, convainc sans fioritures... tout juste une guitare parfois saturée, parfois doublée, souvent fouettée par les toms et cymbales éloquents.
Arthur en termine dans un gargouillis.
Le bref 'At Least You Liked It Like That' bégaie quelques mots surfant sur une guitare libre et funky de temps en temps. La batterie s'occupe du groove et tout glisse comme une rivière attirée par la mer.
'Hey you' préfère Led Zep au Floyd. La guitare mélange sons vintage et modernes. La voix module dans son expression bavarde et sûre d'elle.
Un passage hands clapping l'incite à des intonations entre funk et rap sur une rythmique en clin d'oeil à 'We will rock you' (boom-boom clac).
'Don't hold back' invite un clavier aussi doux que la neige en hiver. Arthur, très à l'aise avec sa voix aérienne, se balade sous les étoiles. Une flânerie en forme de berceuse.
'Look around', à l'acoustique, dégage des effluves du double-blanc, bandes à l'envers comprises; un blanc sec bien sûr et épuré (juste quelques hautes harmoniques), entre Blackbird et Rocky Raccoon.
Cette fois sur ' Baby Can't You See', on pense au blues brut début des Black Keys voire de George Thorogood. Le travail sur le son de guitare se montre bigarré alors que la batterie reste rudimentaire mais agrémentée de percussions discrètes.
Lors d'un passage, une voix accrochée au kazoo essaie de suivre le riff. Plus loin, les choeurs à 2 répètent le titre. Bien frappé, ça se boit sans soif!
Le piano sur 'The Unknown Fever' développe une saveur délicieuse. Cette plage, poppy, aime la recette façon Beatles ou Queen.
La mélodie trace, bien soutenue par la batterie radieuse tout comme la voix s'aidant du vocoder puis montant à la limite du décroché. Une sucrerie!
'It's Harder When It's Slow' alterne une certaine lenteur expliquée par le titre avec quelques accélérations bien senties.
On passe allégrement du blues rock électrique à la Britpop toujours guidée par la guitare boussole aussi variée que brillante. Final pachydermique, un éléphant en apesanteur!
Le riff rauque de 'Since I'm Gone' dérape direct dans le conduit auditif, un pur bonheur. Les choeurs se gavent du miel bluesy. Le son de gratte déchirant et moderne rappelle le Billy Gibbons des années 90.
L'esprit se situe entre la teinte rouille de 'My mind is gone' des ZZ Top et le radio friendly 'Since you've been gone' de Rainbow.
'Isolation breakdown' ne prend pas la direction d'une rupture de communication à la Led Zep.
Le morceau bascule d'un spoken word trainant et jazzy genre Lou Reed à un phrasé rap au rythme marqué (qui se retient d'avancer jusqu'à Rage against the machine).
'Let Me Hold Your Hand' invite un mellotron beatlesien faisant monter merveilleusement la mélodie et la petite larme. Bien sûr, la guitare, amoureuse, fait les yeux doux au mellotron (un ptit air de Stairway to heaven aussi), se pliant en 2 (voir en 4) par instants.
La voix se marie parfaitement avec cette douceur et pour finir, la guitare à la Georges Harry sonne dans une belle enflammade saillante.
Ce disque possède l'avantage de ses inconvénients et inversement. Il varie les couleurs, certains diront il se disperse, mais toujours intéresse par un mélange personnel.
Passion et humilité transpirent dans le concept architecte. Enchainez-le plusieurs fois, les titres sont courts et vous ne serez pas déçus.