Paris, Ile de France, France
Mardi 11 janvier 2022, 19h30
Olga Amelchenko: saxophone alto, compositions, direction
Chantal Wassy: chant
Tony Tixier: piano
Viktor Nyberg: contrebasse
Nicolas Charlier: batterie
Invité
?: saxophone ténor
Après Olga Amelchenko, comme membre de l' Embodi Jazz ensemble de Leon Parker, en concert à Paris au Sunside le 22 décembre 2021, il est temps pour moi de retrouver au Duc des Lombards, Olga Amelchenko, à la tête de son quintette pour comparer avec un concert d'avant le 1er confinement, le 25 février 2020, au Sunside.
Démarrage en douceur. Batteur aux maillets. La contrebasse impulse doucement. Son prolongé du sax alot. Olga fait durer les notes. Le piano habille l'ensemble. ca s'agite. Batteur aux baguettes. Charlotte Wassy chante une mélopée sans paroles. La musique s'étire. Voix et saxophone montent en puissance,La rythmique se regroupe et impulse.
La contrebasse grogne doucement sous l'archet de Viktor Nyberg. Quelques notes de piano. Ambiance très calme, retenue. Puis, en pizzicato, la contrebasse impulse en douceur. Batteur aux maillets. Tony Tixier emballe l'ensemble au piano. Voix et saxophone mêlent à nouveau leurs chants. de façon légère et fluide. Charlotte ne chante pas des paroles mais des notes. Solo de sax bien poussé par la rythmique. Olga Amelchenko est venu de la Russie (Sibérie) à Paris en passant par Berlin. Profitons en avant que New York ne la captive. La rythmique trace sa route. Le quintette repart avec le chant des deux Dames, voix et sax alto mêlés.
C'était " Khakasia ", une République de Russie en Sibérie occidentale. Cf extrait audio au dessus de cet article. Un paradis naturel dont Olga Amelchenko est nostalgique. Elle doit se sentir bien à l'étroit à Paris. Elle nous explique qu'elle est arrivée à Paris, il y a 2 ans et demi, juste avant la pandémie de Covid. Elle a rencontré les musiciens de ce groupe dans les jam sessions (boeufs en français) au Duc des Lombards. Elle voulait une voix et c'est Charlotte Wassy qu'elle voulait. Personne d'autre. Quelqu'un lui avait dit que Charlotte vivait à New York. Elle ne lui a donc pas demandé d'entrer dans son groupe jusqu'à ce Tony Tixier lui apprenne que Charlotte vit à Paris. Et le quintette est né.
Morceau sans titre. Olga nous demande de lui en proposer. Joué en quartette. Charloette Wassy a quitté la scène. Gros son de l'alto, pas loin d'un ténor. Batteur aux baguettes. Morceau mouvementé. Ce gros son n'est pas dû qu'au micro. Olga Amelchenko sait le projeter. Premier solo de contrebasse. Viktor Nyberg chante avec son instrument. Le batteur ponctue légèrement aux baguettes. Le pianiste nappe de jolies notes. Retour au quartet qui envoie bien jusqu'au decrescendo final.
Un invité au saxophone ténor dont je n'ai pas du tout capté le nom et le prénom. Le titre " Dwarf escalator " (" Ascenseur nain ") en clin d'oeil à " Giant Steps " ( " Pas de Géant ") de John Coltrane. Alors élève du Jazz Institut de Berlin, son professeur de composition lui avait dit, en écoutant sa composition: " Whaouah! Tu as composé ton " Giant Steps " ! " Effectivement, il y a de cela dans les enjambées de note en note. Le duo de saxophones fonctionne bien. Chant & contrechant. Fusionnel. Ca tourne et monte. Solo de ténor. Elle le laisse jouer avant de rafler la mise. Après le solo de ténor, Olga remet brièvement son thème en place. Puis à la rythmique de jouer sous la conduite de Tony Tixier. Nicolas Charlier chauffe aux baguettes en réponse aux envolées lyriques du pianiste alors que la contrebasse tient la pulsation. Petit retour au thème. Olga joue le dernier solo. Normal, c'est elle la patronne du groupe et la compositrice du morceau. Le piano s'efface pour un soutien puissant de la contrebasse et de la batterie. La rythmique repart au complet pour propulser l'alto vers le haut. Ca décolle!
Première chanson où Charlotte chante des paroles. En anglais. " I wish You were here " mais rien à voir avec la chanson des Pink Floyd. Ils n'étaient pas indifférents au Jazz. Voici les Pink Floyd jouant et chantant Wish You were here avec Stéphane Grappelli (violon). C'est une ballade tout à fait classique. Cf vidéo sous cet article. Batteur aux balais. La contrebasse ronronne. Le piano est sentimental. Les saxophones jouent un air plaintif et mélancolique. Solo voluptueux du sax alto. Le piano enchaîne dans la même ambiance. Chanson triste jusqu'au bout.
Un petit Blues funky pour finir ce premier set. Bien installé par la contrebasse et la batterie. Charlotte chante en anglais. Olga nous prévient que les meilleures compositions sont jouées au 2e set. Je parie qu'elle dira la même chose du 3e set à la fin du 2e. Les saxophones sonnent tour à tour. Bel échange. 2e solo de contrebasse en pizzicato. Batteur aux maillets pour tapoter les tambours. Solo de sax ténor sinueux et charmeur à souhait. Olga ajoute son contrechant. Ca joue, nom de Zeus! Solo vocal puis le groupe reprend en quintette augmenté. Batteux aux baguettes. Ca remue bien. Bon groupé pour le final. La chanteuse répète les paroles en boucle et le groupe tourne.
Ce soir, entrée libre au Duc des Lombards. Le groupe joue 3 sets et le public change à la pause. Je discute avec mon voisin, Michael, un Irlandais, de la vraie Irlande me précise t-il, ingénieur du son qui vient de s'installer à Paris près de 30 ans après un précédent séjour. Il manquait de Jazz en Irlande et parle un excellent français avec accent. Michael a apprécié et reprend son vélo pour aller à un autre concert dans un autre club, le 38 Riv.
Prochain concert d' Olga Amelchenko à Paris , jeudi 10 mars 2022, au Sunside. Lectrices vénérées, lecteurs vénérables, suivez cette femme.