Au premier abord, la contribution au réchauffement climatique des couvertures souscrites pour les habitations, les véhicules, les récoltes agricoles, les entreprises… ne saute pas aux yeux. Pourtant, ne serait-ce que par la taille du marché global et, par conséquent, le nombre d'incidents pris en charge, aboutissant en général à une réparation ou un remplacement, direct ou via une indemnisation financière, cette dimension constitue probablement la priorité pour le verdissement des métiers de l'assurance.
Voilà la raison pour laquelle Claims Carbon ne se contente pas d'élaborer des modèles classiques d'évaluation de l'empreinte carbone des opérations et des chaînes d'approvisionnement des compagnies (les champs d'application « direct » et « amont » des normes mondiales) mais s'attache plus particulièrement au périmètre aval. Elle propose donc des modèles dédiés, destinés à évaluer à la fois le coût environnemental (moyen) d'un produit d'assurance et l'impact d'une réponse à un sinistre individuel.
Afin de concrétiser sa promesse, la jeune pousse (suédoise) s'appuie sur la combinaison de sa connaissance intime du fonctionnement de l'assurance, de référentiels de mesure fiables existants et de sa propre expertise en matière d'analyse des émissions de CO2. Elle peut ainsi restituer une vision réaliste de la situation actuelle, ouvrant diverses opportunités, entre fixation argumentée d'objectifs de modération (jusqu'à une cible zéro nette, si possible) et développement d'offres respectueuses de la planète.
À ce stade, Claims Carbon semble uniquement offrir un outil de diagnostic (sous forme de service infonuagique). Certes, celui-ci représente un préalable essentiel à toute démarche active en faveur de l'environnement (« on ne peut agir que sur ce qu'on quantifie »), mais cette étape ne pourra suffire à transformer les comportements. À terme, il serait utile qu'elle soit accompagnée de composants pratiques relevant plus de politiques de réduction. En attendant, des modules de conseil seraient bienvenus.
Dans tous les domaines, la qualification de l'empreinte carbone indirecte est la plus difficile à appréhender et, malheureusement, elle est fréquemment la plus significative et la plus complexe à infléchir. Dans ces conditions, il n'est guère surprenant que les acteurs qui la prennent en compte soit encore rares, bien que la pression (réglementaire, notamment) monte pour qu'elle le soit. Claims Carbon vient idéalement combler les lacunes des assureurs, qui n'ont peut-être pas besoin de créer chacun leur solution.
Initiative repérée grâce à Astorya.io (merci !)