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Les fantômes du presbytère, de Daniel Sangsue

Publié le 24 janvier 2022 par Francisrichard @francisrichard
Les fantômes du presbytère, de Daniel Sangsue

Le narrateur et sa femme Isabel ont décidé de vendre leur maison de Bioulac, située dans l'Aveyron, devenue trop exiguë et inconfortable pour [leur] âge, pour en acheter une plus grande.

En surfant sur Internet, Isabel tombe sur une annonce pour un presbytère du XVIIIe siècle sur le site de l'agent immobilier chargé de vendre leur maisonnette. Or il ne le leur a pas proposé.

Ce dernier explique que, situé au pied de l'Aubrac, en vente depuis un moment, il n'a pas trouvé acquéreur, accolé qu'il est à l'église du hameau et donnant sur le cimetière, un atout pour le narrateur:

J'ai toujours aimé les cimetières. [...] Ce sont les seuls endroits un peu tranquille qui restent dans les villes...

Ils visitent le presbytère, tombent sous son charme, donc sa magie: c'est la maison qu'il leur faut. La chance leur sourit puisqu'ils enchaînent vente de leur maisonnette de Bioulac et cet achat.

Il se trouve que le narrateur est intéressé par les fantômes, plus précisément par la pneumatologie, qu'il en fait part aux anciens propriétaires avec lesquels ils trinquent pour fêter leur acquisition.

Il a alors l'impression que la femme empêche son mari de parler, fait part après de son soupçon à Isabel qui se moque de sa monomanie: les Delage ne l'auraient pas habité pendant quinze ans...

Le narrateur est singulier. Non seulement il lit tout ce qu'il trouve sur les fantômes mais il a de réelles connaissances littéraires qui lui permettent de faire en tous temps des rapprochements judicieux.

S'il n'est plus confit en dévotion, sa formation religieuse catholique l'a prédisposé à s'intéresser aux fantômes, qui ne le sont que parce que quelque chose s'est mal passé au moment de leur décès...

Il aimerait bien que le presbytère abrite des fantômes. Or lui et Isabel sont vite témoins de manifestations sonores, de jour comme de nuit, qui constituent en quelque sorte un délice caché du lieu.

Recherches dans les archives, dires des voisins, découvertes de documents dans le séjour et dans la sacristie, décryptages des messages sonores permettent au narrateur d'en élucider le mystère.

Que le lecteur croit ou non au surnaturel, il ne peut qu'être captivé par ce récit élégant et plein d'esprit(s), qui pose les éternelles questions du bien et du mal, de ce qui advient, ou pas, après la mort.

Francis Richard

Les fantômes du presbytère, Daniel Sangsue, 144 pages, Éditions La Baconnière

Livres précédents:

Journal d'un amateur de fantômes, La Baconnière (2018)

À la recherche de Karl Kleber, Favre (2020)


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