L’été tire a sa fin et la rentrée scolaire approche… Plusieurs jeunes laisseront bientôt leur emploi d’été pour retourner sur les bancs scolaires. Certains n’auront rien de spécial à raconter, d’autres auront peut-être eu la chance que j’ai eu et auront des anecdotes plein la tête. Adolescent, j’ai été, le temps d’un été, livreur à domicile de boissons gazeuses pour la compagnie Fiesta. Wow, aller chez les gens, le moron dans son habitat naturel. Je partage avec toi les anecdotes que je trouve dignes de mention. Ce sont pour la plupart, des exemples prouvant que le client tient à avoir raison…
Anecdote 1 : “Tu le vois bien!”
Le principe de cette compagnie était que les clients payaient la consigne sur leurs bouteilles et les échangeaient à chaque semaine pour des pleines. Mais c’est pas tous les clients qui boivent 24 liqueurs dans une semaine!! La compagnie a donc manqué de stock pour embouteiller leur produit et a utilisé des bouteilles génériques. Habituellement les bouteilles étaient claires et avaient un lettrage peint directement sur la bouteille. Les bouteilles de remplacement étaient claires mais non identifiées.
Alors que je fais la recharge chez un monsieur en camisole blanche avec des taches de moutarde sur le côté de la bédaine il me dit, un peu essouflé : “Tu va me donner huss’ dé bouteilles claires, pas rien d’écrit dessuRe. Ça goûte pluss dans ceuzes qui sont claires!”. J’ai eu beau lui expliquer que c’était la même liqueur qu’il y avait à l’intérieur, j’ai quand même dû me tapper le rack de bouteilles, une par une, pour lui en trouver 24 non identifiées!
Anecdote 2 : “Change pas la récette!”
La compagnie offrait plusieurs saveurs de boissons gazeuses. Les clients pouvaient assembler une caisse de 24 selon leur humeur. Un jour, un monsieur me regarde complice et me dit : “La semaine passée t’as manqué de raisins pour ta récette hein? Il goûtait moins que d’habitude…”. Ben oui monsieur, je fais ça dans mon sous-sol!! C’est certain qu’embouteiller 2000 bouteilles c’est une grosse journée, mais j’ai juste ça à faire donc c’est ben correct! C’est aussi très “à peu près” comme assemblage. J’y va comme je peux, après tout, je ne suis qu’un étudiant…
Anecdote 3 : L’abondance
Dans ma première anecdote, j’ai dit que ce n’était pas tout le monde qui buvait 24 bouteilles par semaine. Ce n’était pas le cas d’un couple qui se tappait 5 caisses de 24 colas par semaine! À 350ml la bouteille, cela fait un beau total de 42 litres de liqueur… ok ok, 21 litres chaque c’est moins pire.
J’ai demandé à mon patron comment ils pouvaient boire autant de liqueur en une seule semaine. Il m’avait répondu qu’ils en mettaient dans leurs céréales. Ben oui!! Pffft! Ce qui, après vérification auprès des clients, s’était avéré exact! Ouache!!!Anecdote 4 : Le mauvais côté des sacs transparents
En plus de livrer de la liqueur nous avions aussi des croustilles. Les sacs de chips étaient, pour une raison que j’ignore encore, transparents. Je me suis rapidement rendu compte que ma vie aurait été beaucoup plus simple si ces maudits sacs avaient été opaques…
Une dame m’a déjà demandé de lui apporter un sac de chips au ketchup, mais pas trop rouge les chips!!
Je lui en apporte un, elle le refuse : “T’as pas cherché fort fort, y’a pas mal de p’tit rouge dedans…”. Je vais en cherche un autre dans le camion et elle le refuse encore! Ben, j’y ai ramené la boîte contenant 10 sacs pis lui ai demandé de le choisir elle-même. La maudite a pris le premier sac que je lui avais emmené! GRRRR! Pis c’est quoi s’t'affaire là? Si tu veux pas manger du “p’tit rouge”, mange des chips nature!Un monsieur m’a demandé des chips au vinaigre… avec ben des “tournés”. “Des quoi?” que je lui demande. “J’veux ben des chips tournés, tsé là comme pliés en deux…”. J’ai été dans le camion, j’ai pris un sac au hasard pis il a été content. À croire qu’il y a des clients plus faciles que d’autres à convaincre…
Anecdote 5 : La madame propre
Y’avait aussi la madame dans la quarantaine qui prenait toujours sa douche. Je ne pense pas sérieusement qu’elle prenait sa douche à la journée longue, mais peu importe à quelle heure on passait chez elle, elle venait répondre à la porte nue, habillée d’une simple serviette attachée de façon peu convainquante. C’était pas trop subtil son affaire… même un peu pathétique.