Ça y est, Papy, on t’a assez entendu ! rentre à la niche… Petit Nicolas va te donner un bon nonos à ronger. Faut bien une récompense. Mais « pour manger à la table il faut une grande cuiller » ! Cela risque d’encore se compliquer : désormais Jack Lang bave sur tout ce qu’il soutenait il y a encore 16 mois, Ségolène Royal, notamment.
Je ne peux d’ailleurs que m’amuser en regardant la photo qui illustre l’article de «20 minutes» Lang demande à Royal, Dray et Emmanuelli de «balayer devant leur porte»… Dans cette improbable doudoune bleue marine gansée de blanc, on dirait qu’il est sorti précipitamment de la maison de retraite en robe de chambre ! Et croyez mon expérience d’ancienne infirmière : un(e) gâteux/euse qui se sauve en pantoufles, ça marche sacrément vite et loin !
C’est quand même curieux combien nombre de vieux «zéléfans» finissent mal ! Jospin, Allègre, et maintenant Jack Lang. N’est-ce pas Simone de Beauvoir qui a dit (à propos de Sartre) «la vieillesse est un naufrage» ?
En attendant celui du PS (qu’ils semblent souhaiter…) les rats quittent le navire. Jospin pour sa tour d’ivoire, n’en sortant que pour aboyer contre Ségolène Royal – tenace rancune ! -Allègre et Lang pour courtiser Nicolas Sarkozy dans l’espoir de quelque colifichet…
Or donc, Jack Lang se répand dans une feuille de chou luxembourgeoise… Celui qui espère paraît-il être le futur «défenseur des droits de l’homme» (à la sauce Sarko ? ça va être du joli ! compromis jusqu’à la moelle le Papy qui ne fait plus de résistance… il n’aura guère plus de pouvoir que Koukouchpanier aux Affaires Etrangères) aurait-il demandé l’asile politique dans ce pays, plus connu pour ses banques ?
Il ne supporte pas qu’on lui reproche d’avoir failli à la discipline du PS. Pour ma part, ce n’est pas du tout cela. Bien que socialiste, je ne considère pas que le PS a forcément toujours raison. Ainsi, quand Jack Lang fustige Henri Emmanuelli «qui s’est essuyé les pieds sur le vote des militants socialistes en faveur du Traité européen»… Il était loin d’être le seul !… Et surtout, ce n’était pas pour passer à l’ennemi, avec armes et bagages !
Tant pis pour le PS si à l’époque ils n’ont pas compris qu’une majorité de Français étaient foncièrement hostiles à cette Constitution «Giscard». Je remarque qu’il n’égratigne ni Laurent Fabius ni Mélanchon qui, tous les deux ont fait campagne en faveur du «non», le premier avec beaucoup d’arguments solides et fort bien étayés.
J’étais alors en «grandes vacances» du PS mais à l’image de quelques pratiques fort peu démocratiques que j’avais connu auparavant, je peux subodorer que tout l’arsenal de pressions diverses et autres empêchements de défendre une position contraire «à la ligne du Parti» avaient été mis en œuvre.
«les plus sévères procureurs se sont eux même rendus coupables d’atteintes infiniment plus graves à la discipline collective» relève Libé Jack Lang à ses détracteurs: «Balayez devant votre porte!»
Il ne supporte pas que Julien Dray ait pu voter contre François Mitterrand (guerre du Golfe en 1991). Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Défense, tout aussi opposé à l’engagement dans cette guerre américaine, en avait tiré avec un certain panache les conclusions qui s’imposent : «un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne»… en choisissant la seconde voie.
Mais le tir est, bien entendu, concentré sur «L’infraction» de Royal» : «Elle a pris l’initiative d’une alliance avec François Bayrou pendant la dernière campagne présidentielle, en infraction avec la stratégie d’Union de la gauche du Parti socialiste»…
Stratégie «d’union de la gauche» ! Avec un PC microscopique et des radicaux de gauche qui n’avaient pratiquement d’oreilles que pour le chant des sirènes de Nicolas Sarkozy ? Soyons sérieux…
C’est quand même fendard ! Il va sans honte faire allégeance à Sarko, antidémocrate en diable qui a toujours eu des amis chez les plus fachos, ensuite de quoi, il ne craint nullement le ridicule en fustigeant pour s’être (vaguement) alliée avec François Bayrou à la fin de la campagne. Comme quoi on peut être professeur de droit public mais pas fute-fute en sciences politiques…
Il faudrait quand même expliquer à un si vieux routier de la politique qu’une élection présidentielle ne se gagne pas en tablant uniquement sur les voix de son camp. C’est vrai aussi bien pour la gauche que pour la droite… Sinon, Nicolas Sarkozy aurait-il dragué si fort l’électorat de Le Pen, tout en faisant les yeux doux à ce qui restait d’UDF non encarté à l’UMP et aux socialistes «raisonnables» ?
A mon humble avis, sur le plan de la démocratie, François Bayrou (et plus encore nombre de ses électeurs, surtout parmi les plus récents) sont autrement plus fréquentables que Nicolas Sarkozy !
Il conclut : «Quand on veut jouer les redresseurs de torts, il faut d’abord balayer devant sa porte!»… S’il faut balayer devant la porte de la rue de Soferino, je suis prête à fournir pelle et balayette, et même l’aspirateur s’il le faut… en y poussant Jack Lang.
J’appellerais Molière à la rescousse «Qu’il se sente morveux, qu’il se mouche» !