Derrière cette couverture particulièrement trompeuse, la vie est loin d’être entièrement rose. Dès les premières pages, l’autrice installe d’ailleurs une ambiance pesante, voire légèrement malsaine, qui fait très vite comprendre au lecteur que quelque ne tourne pas rond. D’ailleurs, le personnage d’Albane a beau forcer l’admiration de ses collègues, elle a beaucoup plus de mal à plaire au lecteur, qui aimerait bien découvrir les origines de ce comportement étrange. Comment une mère peut-elle être dépourvue de fibre maternelle au point de ne pas aimer son enfant ?
Si le roman s’ouvre et se referme sur un épisode de fin mars 2016, il remonte immédiatement deux ans dans le temps, invitant à suivre la longue psychanalyse de son personnage principal. Cette mise à nu progressive de la fêlure à l’origine de ce trouble du comportement invite à accompagner Albane au bord d’un gouffre psychologique d’une profondeur extrême, dont les émotions remontent par vagues, fulgurantes et douloureuses, et du fond duquel on distingue finalement une petite voix qui crie désespérément au loup…
Un très bon premier roman et une autrice à suivre !
Celle qui criait au loup, Delphine Saada, Plon, 272 p., 18 €
éé