Le texte est la traduction d’un roman d’Agatha Christie, une valeur sûre en terme de suspense et de rebondissements. Mais çà ne suffirait pas à nous faire passer une bonne soirée sans le talent de l'équipe de création.
Les oiseaux peuvent bien siffler, ils ne trahiront rien du secret. Un meurtre a été commis et nous ne découvrirons l’auteur qu’à la toute fin, après avoir été lancé sur de multiples pistes, toutes plausibles évidemment.
Un inconnu, dont la voiture s'est abîmée dans le brouillard, vient demander de l'aide dans une demeure voisine et tombe le premier sur le cadavre d'un homme dont la femme s'accusera du meurtre...
On y croit. On se passionne. Parce que le jeu des acteurs est subtil. Cédric Colas est cet inconnu (Michael Stocker) qui va sans malice apparente devenir le bon samaritain pour voler au secours de cette femme. Il est comme à son habitude un instrument capable d’exprimer une gamme subtile de nuances, avec un humour quasi britannique. Sarah Biasini joue avec courage Laura Warwick, la femme blessée.
Pablo Cherrey-Iturralde est Jean, le petit frère autiste hystérique tout à fait crédible, Stéphane Fiévet un inspecteur écossais qui interpelle le public pour l’associer à l’enquête. Emmanuelle Galabru (l'intendante Mlle Bennett), Françoise Pavy (Mme Warwick, mère du défunt), Robert Plagnol (Julian Farrar, un politicien "ami" de la famille) et Antoine Courtray (l'infirmier Henry Gove)sont eux aussi excellents, avec un jeu oscillant entre diverses émotions. Chacun a ses raisons d’être soupçonné.
On passe une très bonne soirée à réfléchir et à profiter du spectacle. Le décor de François Cabarat est malin, avec porte dérobée de vieux château et intérieur contemporain à la décoration teintée de ce qui était tendance à la fin des années 60.