Malorossiya

Publié le 03 février 2022 par Hunterjones

L'Ukraine fait penser au Québec.
Quand les Mongols ont envahi ce qui s'appelait alors le Kyvian Rus, ce qu'on appelle aujourd'hui la Russie et l'Ukraine, ce qu'on appelle aujourd'hui la Russie est restée forte et s'est unifiée face à l'ennemi. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'Ukraine est tombé sous domination du Grand Duc de Lituanie, responsable de la partition russe. Un accord entre la Pologne et la Lituanie a été passé avec le Commonwealth.  Mais les cosaques ukrainiens et les polonais, ça ne fonctionnait juste pas. C'était Ezra Levant et les francophones. Vincent Guzzo et le cinéma d'auteur. Claude Fournier et 2022. 
Les cosaques ont réclamé l'aide des Russes afin de mater les abus de la noblesse Polonaise. Vers la fin du 18ème siècle, Les cosaques sont protégés par les Russes qui leur demandent de s'installer dans la Steppe, près du fleuve Kouban. Du point de vue Russe, l'Ukraine est le grand frère du petit qui se fait taxer, les appelant même Les Petits Russes de la Petite Russie. Condescendant, mais pas 100% faux. Toutefois, les Urkainiens se voient nettement autrement. Jusqu'à la fin de la Première Guerre Mondiale, on parle de ce secteur comme d'une "poignée de nationalistes malsains". On craint des envies de séparatisme. La Russie ne se trompe pas. L'Ukraine veut se suffire tout seul. La Russie voit cela autrement. Depuis le début du 19ème siècle, la Russie tente d'effacer l'existence de l'Ukraine. On interdit la langue dans les écoles dès 1804. 72 ans plus tard, on interdit les livres en Ukrainiens. Pour effacer un peuple, brûlez ses livres, c'est connu. 

La Révolution de Février est un moment de tension historique en 1917. On établit un gouvernement provisoire Russe et un Conseil Central composé exclusivement...d'Ukrainiens. On reconnaît donc deux vraiment peuples. Mais la Russie n'en voit qu'un. Depuis plusieurs décennies, les Russes sont omniprésents, parmi les Ukrainiens. Si bien qu'au sein des Ukrainiens, il y a les Ukrainiens de la République Populaire et il y a les Bolchéviques, plus Russes, sinon, en faveur d'un contrôle Russe, en Ukraine. En 1918. Le premier groupe subit l'agression du second. Ou il tente une indépendance ratée. Départager le vrai du faux dans l'histoire Soviétique est beaucoup plus difficile que l'est la Post-Soviétie (passé 1990, après la chute de l'empire soviétique) qui est, elle-même, assez difficile à démystifier. Frédéric Lavoie est une formidable source d'informations sur ces peuples, lectures, chroniques, que je recommande à tous pour s'y retrouver. (François Brousseau de la radio de Radio-Canada, aussi). 

Mais à partir de 1918, bien que ce fût toujours été là, l'idée d'une indépendance complète de la Russie devient plus tangible. On signe très tôt dans l'année un traité qui fait de l'Ukraine, une entité en soi, autonome. On travaille ensemble quelques fois, comme co-fondateurs de l'U.R.S.S. mais on existe aussi bien comme il faut, indépendamment l'un de l'autre. On reparle l'Ukrainien et les interdits de la langue tombent. Dans les années 20, on tente "d'intégrer" les Ukrainiens dans les sphères du pouvoir Russe, mais ça ne fonctionne pas beaucoup. Les Russes perdent patience. Ils veulent complètement faire de l'Ukraine, son peuple. 

Dans les années 30,  de 1932 à 1933, les rations alimentaires, contrôlées par les Russes, ne se rendent  plus en Ukraine. On envoyait 7,2 millions de tonnes d'aliments, et cette fois, on arrive qu'à envoyer 4,3 millions. Les population Russes et Bélarus augmentent de plus de près de 17% et presque 12% respectivement. En Ukraine, on progresse nationalement de 6,6 % une famine phénoménale fera autour de 3,5 millions de morts parmi les Ukrainien(e)s. L'Ukraine parle d'un génocide, la Russie nie les chiffres et accuse l'Ukraine d'avoir voulu faire du chantage émotif concurrentiel à l'Holocauste en révélant les chiffres des morts presqu'en même temps, 10 ans plus tard. Des historiens disent aussi que l'industrialisation soviétique à nui aux régions comme l'Ukraine et que ce ne serait que l'effet de la géolocalisation du territoire rural, qui expliquerait le fait qu'il y ait eu moins de rations pour eux. La vérité se trouve probablement entre les deux. Post mortem, il y a 12 ans, on trouvera, en Russie, coupables, Staline et ses proches de génocide, quand même.
Dans les années 50, l'Union Soviétique choisit de stocker ses armes nucléaires, durant la guerre froide, en Ukraine. Ça leur donne alors des raisons de trainer par là. Tu vas me servir, petit frère, garde mes pétards à mèches. Mais à la chute de l'Union Soviétique, de 1988 à 1991, l'Ukraine voudra dénucléariser. La fin de l'U.R.S,S. donne des ailes à ceux qui voulaient se détacher des Russes. L'Ukraine gagne son indépendance dès la dissolution de l'Union Soviétique, en 1991 et se déclare aussitôt un état neutre. Un partenariat militaire est entendu avec les Russes, et on entre à l'OTAN en 1994. Le 4ème président de l'Ukraine, Viktor Yanukovych souhaite des rapprochements avec les Russes. Il rejette des ententes avec l'Europe en ce sens. Ceci mènera à des tensions majeures qui le forceront à l'exil. Et à l'annexion Russe de la Crimée. 

Même si les Russes considèrent la Crimée comme les 84ème et le 85ème sujets Russes, l'ONU considère, en 2014, que la Crimée est toujours propriété Ukrainienne. Les gens de la Crimée sont plutôt en faveur de l'annexation, puisque l'Ukraine est le pays le plus pauvre de l'Europe. Les États-Unis sont parmi les pays qui ont investi afin de protéger les frontières ukrainiennes car plus que jamais, la Russie veut manger l'Ukraine. Comme le Canada anglais avalerait le Québec francophone si il le pouvait.
Ironiquement, ce Canada a aussi beaucoup investi en faveur de l'Ukraine. 
Dont les élans nationalistes, même les gaucheries au sens propre comme au sens figuré, font parfois penser au nationalisme Québécois. 
Que les Trudeau ont toujours eu dans le cul.