Cette réflexion est légitime compte-tenu de l’évolution du secteur d’activité, des statistiques nationales et du taux d’insertion professionnelle un peu flou des jeunes diplômés en communication dans les 6 mois après leur sortie d’études. Pour beaucoup, la communication en province = chômage assuré ! Doit-on cependant faire de cette synthèse une réalité ? Pas si sûr.
La pub, c’est d’abord un marché atypique.
Pour comprendre les perspectives d’emploi dans la com’ en province, il faut d’abord comprendre le marché national. C’est un marché où la moyenne d’âge est jeune, moins de 40 ans (soit 61 %) et où les femmes sont majoritaires (62 %). Le niveau d’études est élevé, compris principalement entre BAC+2 et BAC+5; ce qui explique que 75 % des acteurs de la com disposent d’un statut cadre (Vous en êtes ? Non ? Allez montrer cet article tout de suite à votre patron !).
Géographiquement, 4 régions concentrent à elles seules près de 70 % des emplois : Ile-de-France (48, 4 %), Rhône Alpes (8,5 %), PACA (6 %) et Nord-Pas-de-Calais (5,1 %)
Par ordre croissant, les emplois occupés concernent principalement la production (10,3 %), l’administratif (15,9 %), la création (26,8 %) et les métiers commerciaux arrivent en tête (36,8%) !
Et c’est justement ce dernier chiffre qui constitue un véritable espoir pour les passionnés de la com’ qui n’envisagent pas de “s’expatrier” vers l’une des régions évoquées plus haut ! En effet, on note une forte concentration d’emplois en région parisienne car c’est là que les décisions stratégiques se prennent : élaboration du budget, positionnement, achat d’espaces, création, études,… Mais les actions opérationnelles sont ensuite confiées aux régions. Et comme pour beaucoup de métier, action opérationnelle = commercialisation !
Prenez l’exemple du groupe Spir Communication (Top Annonces, Logic-Immo, 20 minutes,…). La société comptabilise aujourd’hui 4100 collaborateurs répartis en 517 centres de profit. Cela signifie donc que la force de vente est décentralisée en région !
Et c’est donc particulièrement ces postes qui recrutent en province…
Le “poste clé” dans la pub, que cela soit en agence, en régie, en imprimerie ou en web agency, c’est celui de Chef de Publicité !
Kézako ?
Le Chef de Pub, c’est le couteau suisse de l’agence ! Il est polyvalent, il développe un porte-feuille de clients, négocie les tarifs de vente, détermine avec l’annonceur le positionnement publicitaire, il coordonne les différents services liés à la mise en place d’une campagne publicitaire (création, réservation d’espace, facturation, impression) et fidélise le client par son esprit de service et son efficacité.
Un Chef de Pub peut aussi se dénommé autrement en fonction de la taille de la structure: responsable de clientèle, responsable de groupe, responsable de secteur,…
Chef de Pub, c’est un savoir-faire :
Le niveau moyen de formation d’un Chef de Pub en région se situe à BAC+2/3 avec une forte dominante commerciale. Mais un Chef de Pub ne doit pas être seulement un commercial hors-pair, c’est aussi un technicien de la communication qui maîtrise les avantages et les faiblesses des supports de communication existants ainsi que le jargon professionnel. Crédibilité oblige !
Chef de Pub, c’est aussi un état d’esprit :
Il doit savoir faire preuve d’empathie pour communiquer efficacement avec tous les acteurs de com; il sera “technique” avec un graphiste ou un imprimeur et sera “très pédagogue” avec le client pour convaincre.
Son métier est une passion. Il n’a donc pas l’oeil fixé sur la montre en permanence, surtout en période de “bouclage”. Il a le goût du challenge pour développer constamment le chiffre d’affaires et n’hésite pas à changer de “crémerie” pour évoluer dans son métier. Enfin, très important, le Chef de Publicité se remet constamment en question car les évolutions technologiques modifient les comportements de consommation et facilitent l’apparition de nouveaux supports publicitaires.
Chef de Pub, ça gagne combien ?
La rémunération comprend généralement un fixe avec une partie variable. Un Chef de Pub Junior débutera généralement à 18 000 € annuel et pourra prétendre rapidement (en fonction de ses résultats et de son expérience) à un salaire pouvant aller jusqu’à 36 000 €.
Rassuré par les perspectives d’emploi dans la com en province ? Foncez vite sur les sites d’emplois ! Pas mal d’offres vous y attendent… Y compris dans la publicité on-line qui connaît actuellement une croissance de plus de 30 % par an, partout en France !
Pour aller plus loin : aacc, observatoire des métiers de la publicité, journal du net