Mais ne vous êtes jamais posé la question : "Il y a quelque chose qui cloche" ? Et si l’auteur s’était trompé ou pire… Si le narrateur s’était trompé ? Certains d’entre vous me diront : "Grotesque ! Ça n’est que de la fiction !" Oui c’est de la fiction, mais ça ne me répond pas à la question : "Et si l’enquête avait été bâclée ? Si le meurtrier s’était échappé grâce à une accusation calomnieuse d’un personnage dont sa renommée ne peut être mise en doute, ni par les lecteurs, ni par les personnages du livre ?" Voilà le postulat sur lequel part Pierre Bayard, Professeur en littérature à Paris VIII et psychanalyste, pour découvrir la vérité dans ces injustices parfois flagrantes.
Parmi ses œuvres, L’affaire du Chien de Baskerville. Nous replongeons dans cette œuvre pour découvrir que le légendaire Sherlock Holmes n’est pas le détective que l’on croit. Le livre commence par rassembler les indices et vérifier chaque preuve et confronter aussi chaque petite phrase de-ci, de-là de notre complice le cher Docteur Watson. Confronter les dires de chacun y compris ceux des nos héros avec les faits énoncés par le narrateur. Confronter les indices avec leurs interprétations… Dans une enquête où le surnaturel joue sur les nerfs de chaque personnage dans la campagne d’une Angleterre victorienne, les explications les plus simples ne sont pas forcément les plus entendues. Aussi Pierre Bayard nous remet dans un contexte où il explique que la peur a supplanté le doute. Dans ces conditions, la peur tue et elle tue des innocents.
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Mais comment une œuvre comme Le chien de Baskerville peut basculer dans l’hystérie collective où chacun voit des meurtriers là où il n’y en a pas ? Où les monstres ne sont pas ceux que l’ont croit ? L’œuvre n’est pas un simple roman pour Conan Doyle. Pierre Bayard resitue le contexte dans lequel Conan Doyle l'a écrit et nous offre là une analyse des fictions qui voyagent dans la réalité où leurs auteurs vit et dans laquelle leurs créations échappent à ceux qui leurs ont donné naissance. Pour Conan Doyle, Sherlock Holmes est devenu le monstre de Frankenstein, une création qui refuse de disparaitre, qui veut vivre ! Voilà un thème des plus surnaturels pour une œuvre qui n’en manque pas.
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L’Affaire du Chien de Baskerville des éditions Minuit par Pierre Bayard.
Mes Petites Fables