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Huawei a annoncé en décembre une déclinaison encore plus sportive (comme son nom l’indique) de sa montre GPS de milieu de gamme. Initialement réservée au marché chinois, elle débarque en Europe en janvier 2022. La Huawei Watch GT Runner reprend toutes les fonctionnalités sportives de la version 46mm de la GT 3 dans un format plus léger et un look plus sportif.
Ne lui collez pas trop vite l’image d’une montre GPS low cost, la liste de fonctionnalités est alléchante, avec entre autre :
- GPS double fréquence
- Suivi d’itinéraire
- Programmation d’entrainements complexes
- Charge d’entrainement
Et ce qui est super, c’est que presque tout ce que je n’avais pas réussi à faire fonctionner avec la Huawei Watch GT 3, notamment sur les fonctionnalités sportives, a fonctionné avec la GT Runner.
Je crois qu’on a trouvé la successeur de l’Amazfit Stratos…
Test Huawei Watch GT Runner : le verdict
La Huawei Watch GT Runner surprend par le nombre de ses fonctionnalités sportives, avec des algorithmes physiologiques qu’on n’attend pas sur une montre GPS d’une marque d’électronique low cost. Le hardware est très réussi mais certains fonctionnalités manquent encore de fiabilité.
POUR
Très grand écran
Interface tactile + molette
Nombreuses aides pour l’entrainement
Compatible ceinture cardioCONTRE
Application complexe
Limitations avec iPhone
70€ plus chère que la GT 3
Présentation de la Huawei Watch GT Runner
Elle remplace : aucune
Au-dessus dans la gamme : Huawei Watch 3
En-dessous dans la gamme : Huawei Watch GT 3
Pour commencer, un mot sur le contexte. Huawei est un acteur de la guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine depuis plusieurs années. Accusée d’espionnage, la marque fait l’objet de sanctions depuis 2019, qui lui interdisent notamment d’utiliser le système d’exploitation Wear OS de Google. Huawei a donc développé son propre OS Harmony pour faire tourner ses montres connectées récentes.
La Huawei Watch GT Runner n’est pas placée dans le haut de gamme de la marque. Leur montre connectée phare est la Watch 3, sortie mi-2021. Comme son nom l’indique, la Huawei Watch GT Runner est la version la plus sportive de la marque, qui profite de l’innovation du géo positionnement à double fréquence et de beaucoup d’algorithmes physiologiques.
J’ai testé la Huawei Watch GT Runner avec un iPhone SE. Il faut savoir que les montres connectées Huawei n’offrent pas les mêmes capacités ni les mêmes performances avec tous les smartphones. On sait tous qu’il y a des limites entre les appareils Apple et Android, mais là ça va plus loin :
- Les fonctionnalités sont différentes entre une utilisation avec un smartphone Huawei et un smartphone Android d’une autre marque
- Les fonctionnalités sont différentes en fonction des pays du monde
- L’autonomie est différente entre une utilisation avec un iPhone et un smartphone Android
Huawei détaille tout ça pour la Watch 3 mais pas pour la Watch GT Runner.
La largeur de 46mm, soit une montre de taille intermédiaire, similaire à la Forerunner 945 ou la Vantage V2. Mais avec une épaisseur de 11mm, elle est beaucoup plus fine que la majorité des montres GPS de cette taille (13mm pour la Vantage V2, 13,7mm pour la Forerunner 945).
Huawei annonce un poids de 38,5g mais attention, il s’agit du poids du boitier seul, avec déjà 4g de moins que la Huawei Watch GT 3 46mm. Avec le bracelet, on arrive à 54g, soit cette fois 20g de moins. C’est à peine plus lourd qu’une Forerunner 945 (50g).
C’est vrai que le bracelet, en silicone, est vraiment souple et léger. J’ai testé une version bicolore gris/jaune. Ca donne un look sportif que j’aime bien. « HUAWEI WATCH » est discrètement gravé en long sur la partie du bracelet avec les trous. La boucle est en métal. Le bracelet est équipé d’un système de détache rapide sans outil. Il y a un petit cran sur le passant qui retient le bout du bracelet pour éviter qu’il ne glisse et s’échappe.
Il y a un petit détail surprenant au niveau de l’attache du bracelet. Il n’y a pas 2 mais 3 pattes d’attache. Avec l’habitude on n’y fait plus trop attention, mais au début, j’ai trouvé ça assez moche. Mais vous comprendrez plus bas que ça a un intérêt technique.
Avec le boitier, Huawei a réussi à combiner un look sport et une finition premium.
La couleur est grise comme le bracelet et noire sur les côtés. La lunette est en céramique. L’avantage, par rapport à une lunette en métal, c’est que c’est plus résistant aux rayures.
Il y a 2 boutons sur le côté droit, dont 1 molette en titane avec un fin cerclage jaune (comme sur une Apple Watch). Cette molette a un retour haptique, c’est-à-dire qu’elle vibre à chaque ‘cran’ mais il n’y a pas de cran. C’est un plus à l’utilisation par rapport à une molette qui tourne dans le vide (sans cran).
Le boitier est étanche à 50m, ce qui permet de pratiquer les sports nautiques.
Avec un écran tactile de 36mm de diamètre, c’est tout simplement le plus grand écran de toutes les montres GPS que j’ai testé jusqu’à maintenant. C’est un écran OLED, avec une résolution de 466 x 466 pixels. C’est donc plus que l’Epix de Garmin (454 x 454) ou la Samsung Galaxy Watch 4 (450 x 450). Par défaut, l’écran ne reste allumé que pendant 5 secondes. On peut activer un mode allumage permanent, que ce soit en utilisation montre connectée ou sur une séance de sport. La luminosité se règle manuellement ou automatiquement. C’est un écran tactile et il est parfaitement réactif.
Sur la douzaine de widgets qui existent, on peut en choisir 6 (en plus de la watchface) :
- Météo
- Sommeil
- Indice de capacité de course
- Programme d’entrainement
- Boussole
- Baromètre / altimètre
- Stress
- Rythme cardiaque
- Lecteur de musique
- Phase lunaire
- Activité quotidienne
- Rythme cardiaque au repos
- Température cutanée
- Journal d’appels
- Contacts
- SpO2
Tous ces widgets se retrouvent ensuite via la grille d’applications qu’on peut ouvrir en appuyant sur le bouton du haut.
Les alertes se font par vibration et/ou sonores. Le volume est réglable pour le mode montre connectée et pour l’utilisation sportive. De même, on peut régler la force des vibrations.
A l’intérieur du boitier, se trouve une puce GNSS double fréquence (GPS, Galileo, GLONASS, Beidou, QZSS). Pour rappel, actuellement, il n’y a que Garmin et Coros qui proposent le géopositionnement par double fréquence sur quelques montres GPS haut de gamme.
L’originalité, c’est que l’antenne a été déportée dans les attaches du bracelet (vous savez, la partie dont je vous ai déjà parlé en disant que ça faisait moche). C’est ingénieux, l’idée est de sortir l’antenne du boitier pour éviter les interférences avec les parties métalliques.
Huawei met en avant la précision du capteur cardio, constitué de 2 LED vertes, 8 photocathodes disposées en cercle, le tout recouvert d’une lentille de Fresnel dont le but est de concentrer la lumière des LED et réduire les interférences de la lumière extérieur.
La liste des capteurs se complète avec un accéléromètre, un gyroscope, une boussole et un altimètre barométrique.
Chose extrêmement rare sur les montres connectées de marques d’électronique, on peut connecter des capteurs externes en Bluetooth : une ceinture cardio, un brassard cardio optique comme le Polar Verity Sense et même le capteur de puissance en course à pied Stryd.
Le boitier intègre aussi 1 micro et 1 haut-parleur.
A l’intérieur, il y a 4Go de mémoire.
Au niveau des connexions ne se trouve que le Bluetooth, pas de Wifi.
Elle s’appelle ‘Runner’ mais par défaut, une vingtaine de profils sportifs sont accessibles depuis la liste des favoris depuis la montre :
- Course en extérieur, trail, course en intérieur
- Vélo, vélo en intérieur
- Nage en piscine, nage en eau libre
- Randonnée, marche, rando en montagne
- Ski, snowboard, ski de fond
- Triathlon
- Vélo elliptique, rameur
- Autre
Après, on peut aller piocher parmi environ 80 profils sportifs supplémentaires, qu’on peut importer dans la liste des favoris : HIIT, yoga, muscu, crossfit, quelques sports de combat, une dizaine de profils de danse, roller, fléchettes (si si, je vous jure), laser game, des sports de raquette, des sports collectifs, des sports d’eau, etc.
La Huawei Watch GT Runner est capable de détecter automatiquement certaines activités : marche, course, vélo elliptique, rameur. L’objectif est plus de vous rappeler de lancer un enregistrement que d’enregistrer automatiquement une activité. En gros, si vous oubliez de lancer l’enregistrement sur votre montre, une alerte va vous prévenir et vous inciter à le faire.
Les capacités d’entrainement sont particulièrement intéressantes :
- Objectifs : distance, temps, calories
- Programmation d’intervalles simples depuis la montre
- 13 séances d’entrainement pré-enregistrées : de la sortie longue en EF à la séance de fractionné en passant par une séance alternant marche/course
- Programmation de séance d’entrainement complexe depuis l’application Huawei
- Création de plan d’entrainement personnalisé 5km, 10km semi, marathon
Quand on en arrive aux analyses post entrainement, la Huawei Watch GT Runner et l’application Huawei Santé sont aussi bien pourvues que ce que propose la majorité des montres GPS de marques de sport. Dans la présentation qu’ils m’ont faite, ils ont d’ailleurs insisté sur les moyens octroyés à leur centre de recherche et développement pour les tests de précision du capteur cardio optique et de la puce GPS, ainsi que l’élaboration des algorithmes physiologiques avec des sportifs allant de l’amateur au professionnel.
Huawei a donc développé ses propres algorithmes de calcul :
- VO2max
- Training effect aérobie et anaérobie
- Temps de récupération
- Charge d’entrainement
- Seuil lactique
- Running ability index (RAI)
Depuis l’application, on peut personnaliser sa FCmax et choisir la méthode de constitution des zones cardio : %FCmax, FCseuil ou FC de réserve.
Et en plus de ça, on trouve le suivi d’itinéraire et le retour départ, des fonctionnalités qu’on trouve sur certaines montres GPS de marques de sport mais quasiment jamais sur les autres. Le transfert des itinéraires depuis Komoot est automatique. Encore plus fort, il est possible d’échanger des itinéraires entre 2 applications Huawei Santé. Pratique pour préparer une sortie avec un pote (même chose, ne fonctionne pas avec un iPhone). Sinon, on peut importer un itinéraire GPX ou utiliser une activité enregistrée comme itinéraire. Ca, c’est la théorie. En réalité, le transfert de Komoot ne fonctionne pas sur iPhone et je n’ai jamais réussi à importer un itinéraire GPX. J’ai uniquement réussi à faire du suivi d’itinéraire à partir d’un itinéraire issu d’une activité enregistrée avec la montre GPS.
Le principal problème avec l’application Huawei Santé sur iPhone, c’est qu’on ne peut pas synchroniser les données vers des appli tierces comme Strava. On ne peut pas non plus faire d’export manuel, ce qui m’a bien posé problème pour étudier la précision de la Huawei Watch GT Runner, notamment pour ce qui est du capteur cardio optique. Pour être clair, vos données sont bloquées sur les serveurs de Huawei. Avec un smartphone Android il semblerait qu’on puisse synchroniser les données vers Strava en passant par l’intermédiaire de l’appli Health Sync (mais je n’ai pas testé, puisqu’elle est introuvable sur iOS).
Pour ce qui est du côté du suivi d’activité quotidienne, la Huawei Watch GT Runner couvre à peu près ce qui se fait de manière classique en 2022 : nombre de pas, distance, étages gravis, calories brûlées, toutes les données cardio et d’oxygénation sanguine, stress, sommeil.
Ca va peut-être vous surprendre mais le volet montre connecté est relativement limité. Plus limité en tout cas que ce à quoi je m’attendais. OK, il y a les smart notifications, la possibilité de prendre un appel depuis la montre (en étant quand même connecté en Bluetooth à un smartphone), la météo. En complément, le lecteur de musique et le magasin de téléchargement d’applications ne fonctionnent que si on a un smartphone Android. Le paiement sans contact fonctionne en Chine mais pas en Europe.
Autonomie
La recharge se fait par induction avec un pod qui s’aimante à l’arrière de la montre.
Huawei annonce une autonomie de 7 à 14 jours en fonction de l’usage et des réglages. En gros, plus on active et capteurs et plus on allume l’écran souvent / longtemps, plus l’autonomie sera réduite.
Sans sport, avec mes réglages, je pourrais tenir 10 jours. C’est bien pour une montre connectée avec écran OLED. Si j’allume l’écran en permanence, ça divise l’autonomie par 2.
En utilisation sportive, Huawei annonce 20h mais je dirais plutôt 15h (avec GPS et cardio optique) avec l’extinction automatique de l’écran et 7h30 avec l’allumage permanent.
Dit comme ça, ça ne parait pas énorme par rapport à ce qu’on trouve actuellement sur le marché. Mais je vous rappelle que c’est une autonomie en mode GPS double fréquence. Sur la Vertix 2 et la Fenix 7, ça divise par 3 l’autonomie. Donc on peut imaginer qu’en mode GPS seul la Huawei Watch GT Runner afficherait 45h d’autonomie.
Il y a un mode économie de batterie sur certains profils sportifs comme la randonnée qui double l’autonomie (40h théorique). Huawei ne donne pas beaucoup de détail sur les changements qui s’opèrent, à part que ça réduit la fréquence de positionnement GPS et de mesure de la fréquence cardiaque, sans dire quels sont ces intervalles. J’ai regardé le contenu d’un fichier enregistré par la montre avec ce réglage d’économie d’énergie et il s’avère qu’il prend 1 enregistrement toutes les 5 secondes. Bref, retenez que ça réduit la précision mais que cette diminution de précision est acceptable sur des sports ‘lents’ comme la randonnée.
Champs de donnée
- Chrono
- Distance : totale, tour
- FC
- Zone cardio
- Allure : instantanée, moy, tour
- Vitesse : instantanée, moy, tour
- Zone d’allure
- Calories
- Cadence
- Pas
- Dénivelé : d+, d-
- Altitude
- Pression atmosphérique
- Heure
- Training effect : aérobie, anaérobie
- Sauts (corde à sauter) : total, accrochages, sans accrochages
- Ski : vitesse max, descente totale, nombre de descentes, pente max
- Rameur : mouvements, fréquence de mouvement
Running
Avant de partir, on peut définir quelques options :
- Alertes de zone cardio
- Tour auto : temps, distance
- Tour manuel
- Objectif : temps, distance, calories
- Intervalles : distance, temps, manuel
- Partenaire virtuel : allure
- Parcours
On peut charger une séance d’entrainement programmée. On peut choisir une séance préprogrammée (mais elles ne sont pas très intéressantes) ou alors utiliser une séance qu’on a programmé soi-même à l’avance sur l’application. L’interface n’est pas super simple à prendre en main, mais ça se fait.
La détection du seuil lactique ne se fait pas automatiquement. Il faut lancer un test de seuil lactique. Il s’agit d’une séance guidée où il faut respecter une certaine zone cardio pendant un temps donné (1 premier palier de 8 minutes en guise d’échauffement, puis 1 palier de 5 minutes puis des paliers de 3 minutes chacun). Au bout de 26 minutes, la séance s’arrête. Et si on a mal respecté les zones cardio, la séance peut s’arrêter sur un échec (= le seuil lactique n’a pas été détecté).
On a donc de multiples possibilités pour s’entrainer avec la Huawei Watch GT Runner. Si on est pressé, on peut créer une séance de fractionné simple (échauffement, séries de travail / récupération basées sur le temps ou la distance, retour au calme) depuis la montre.
Depuis l’application, on peut programmer des séances d’entrainement complexe : du pyramidal, des blocs, etc.
Et puis si vous avez un objectif, vous pouvez utiliser le créateur de programme d’entrainement pour préparer une course. L’interface est intéressante. On répond à une série de questions, comme le nombre de kilomètres courus le mois dernier, le record personnel sur une distance, la date du début du plan, la date prévue pour la course, les jours pendant lesquels on pourra réaliser les entrainements. Le programme va estimer avec ces données le chrono possible. On peut décider de le modifier, soit à la hausse, soit à la baisse. Ensuite, il crée un plan d’entrainement adapté, qui se divise en 4 périodes : initiale, amélioration, consolidation et allègement.
J’ai créé un plan pour préparer un semi-marathon en 2 mois et le début du programme est néanmoins assez ennuyeux. Il m’a proposé comme première séance 4 séries en alternance course (5min) / marche (1min).
Après, l’algorithme adapte le programme de la semaine suivante en fonction des données collectées sur les séances de la semaine qui vient de s’écouler. Concrètement, si vous avez été à l’aise, les séances de la semaine suivante seront plus difficiles.
On peut personnaliser les champs de donnée. C’est pas super bien fait car on est obligé de lancer un enregistrement sportif pour les modifier pendant que le chrono tourne. On ne peut pas le faire depuis l’appli ou le menu de la montre. Tout n’est pas non plus personnalisable. On peut choisir quelles données afficher mais pas changer la disposition des écrans. Donc un écran à 4 champs de donnée restera toujours à 4 champs. C’est dommage parce qu’avec un écran aussi grand, on pourrait facilement en afficher 8.
L’interface est assez bien pensée. On fait défiler les écrans de données verticalement (soit avec le doigt sur l’écran tactile, soit avec la molette) et on accède aux écrans graphiques horizontalement (tactile uniquement). On a ainsi un écran pour le lecteur de musique, un autre pour le suivi d’itinéraire et un pour les heures de soleil.
A tout moment, on peut verrouiller l’écran tactile par un appui sur la molette et un appui sur l’icône cadenas.
J’ai dit qu’on pouvait coupler un capteur de puissance Stryd. Cela dit, il n’y a pas de champ de donnée de puissance et la puissance n’est pas enregistrée dans l’application Huawei Santé.
Le coach audio peut vous guider pendant vos séances, soit par haut-parleur (ça peut surprendre la première fois), soit via des écouteurs connectés en Bluetooth. Attention, il est assez bavard et il ne parle qu’anglais :
- Tour automatique
- Fréquence cardiaque
- Allure
- Training effect (franchement, ça, ça sert à rien de l’avoir en direct)
Les statistiques post entrainement présentent aussi le training effect aérobie et anaérobie. A partir de ce training effect, les algorithmes calculent la charge d’entrainement. Là, Huawei est au niveau de ce qui se fait sur les applications sportives comme Training Peaks, Garmin Connect, Coros Training Hub, etc. Le widget présente 3 données : fitness (charge sur 4 semaines), fatigue (charge 7 jours), training index (ratio entre les 2). Je vous ai déjà expliqué comment analyser ces 3 indicateurs de charge d’entrainement.
Si c’est un peu compliqué pour vous, vous pourrez vous contenter de respecter le temps de récupération qui est calculé après chaque séance de sport.
Le VO2max calculé par l’algorithme de Huawei est à 1 point de celui que me donne Garmin. Mais Huawei a moins d’historique donc moins de données sur lesquelles s’appuyer, donc c’est plutôt encourageant.
Au-delà du VO2max, le Running ability index (RAI) est une métrique physiologique propre à Huawei. J’ai pensé un moment que ça pouvait être équivalent au Running index de Coros mais pas tout à fait. C’est un indicateur qui sert à estimer le niveau de vos performances en course à pied. Huawei donne une espère d’échelle basée sur l’objectif du marathon :
- Si vous courez le marathon en 2:01:39 (record du monde), vous aurez un RAI de 85,3 (bizarre comme échelle, non ?)
- Marathon en 2h30 = RAI 69,2
- Marathon en 3h00 = RAI 56,4
- Marathon en 3h30 = RAI 46,7
- Marathon en 4h00 = RAI 40,7
Le calcul se base sur l’historique des données de fréquence cardiaque, d’allure, de distance et de la fréquence des séances d’entrainement. Le RAI peut donc servir à classer votre niveau, à suivre l’évolution de votre niveau dans le temps, mais il est aussi utilisé pour la création automatique des séances d’entrainement par l’application Huawei Santé.
Actuellement, Huawei me crédite d’un RAI de 40.
Avec toutes ces données, la Huawei Watch GT Runner va calculer des prédictions de temps de course sur 5km, 10km, semi-marathon et marathon. Avec mon RAI de 40, la prédiction au marathon m’annonce de 4h04. C’est pas que je veuille me lancer des fleurs, mais je vaux mieux que ça (3h56 en juin dernier sans avoir suivi de préparation). Cela dit, dans mon cas, ce prédicteur est plus juste que celui de Garmin.
Il y a eu un peu d’amélioration dans le suivi d’itinéraire par rapport à ce que j’avais testé sur la Huawei Watch GT 3… Mais c’est pas encore parfait. On peut lancer le suivi d’itinéraire dans un sens ou dans l’autre. On voit l’itinéraire à suivre en bleu et la trace GPS enregistrée en gris (ce gris manque de contraste). On peut zoomer/dézoomer sur l’écran. Sinon, il y a bien une alerte de sortie d’itinéraire et on voit sur l’écran à quelle distance on est de l’itinéraire, ainsi que la distance restante jusqu’à l’arrivée.
Le guidage à l’écran est complété par un guidage vocal. On a régulièrement des informations sur l’itinéraire, genre la distance parcourue ou la distance à laquelle on s’est éloignée de l’itinéraire. Mais le mieux, ce que j’avais très envie d’utiliser, c’est le guidage vocal. Oui oui, comme un GPS de voiture qui vous dit de tourner à gauche ou à droite. Un truc que même la Garmin Fenix 7 ne fait pas. En réalité, c’est loin d’être parfait. Forcément, comme elle n’a pas de carte, la Huawei Watch GT Runner ne sait pas si un coude sur l’itinéraire est dû à une courbe du chemin ou un virage à un carrefour. Et effectivement, dans tous mes tests, elle ne m’a guère signalé plus d’un virage pour 5km. En plus, elle ne parle qu’au moment de tourner, elle ne nous prévient pas quelques mètres en avance. Bref, on ne peut pas se fier uniquement au guidage vocal pour suivre son itinéraire.
Ensuite, si besoin, on peut lancer à n’importe quel moment un retour départ, soit en ligne droite, soit en sens inverse de la trace GPS enregistrée. Et dans ce dernier cas, on a aussi le guidage vocal.
Multisport / triathlon
Une centaine de profils sportifs, avec 2 profils pour la natation (piscine et eau libre), 1 profil pour le triathlon, des profils pour les sports de neige, d’eau et tout ce qu’il faut.
Donc oui, malgré son nom, la Huawei Watch GT Runner est en fait une montre GPS de triathlon, avec les transitions et tout et tout. Je m’imagine trop sur un triathlon avec un montre qui parle ! La gueule des autres concurrents…
Parmi tous les profils sportifs, il faut en distinguer 2 types :
- Ceux qui ont une fonctionnalité spécifique pour le sport en question
- Ceux qui sont en fait un copier-coller du profil Course à pied, sans rien de particulier
Le profil Corde à sauter compte automatiquement le nombre de sauts, ainsi que le nombre de fois où l’on est accroché dans les pieds.
Le profil Rameur compte le nombre de mouvement et affiche la fréquence de rame.
Dans le profil Musculation, là, déception, pas de détection automatique des mouvements et comptage des séries. Dommage.
Huawei a aussi pensé à adapter l’interface à certains sports. Par exemple, le mode ski verrouille par défaut l’écran tactile et monte la luminosité au maximum.
Sans être une montre GPS outdoor, la Huawei Watch GT Runner possède quelques outils qui pourront se révéler utiles pour des sorties randonnée, raquettes l’hiver, etc. Il y a une boussole, le suivi d’itinéraire, le suivi de la pression atmosphérique avec une alerte orage, un altimètre barométrique et la météo.
Précision GPS / cardio
Les limitations sur l’export des données ne m’ont pas permis de faire de comparer la précision de la Huawei Watch GT Runner de manière aussi détaillée que d’habitude.
J’ai trouvé que le capteur cardio donnait de bons résultats. A chaque fois, la FCmoy et la FCmax sont à moins de 4bpm de l’enregistrement d’une ceinture cardio. Ne pouvant pas utiliser mon outil habituel pour vous montrer de belles comparaisons de courbes de fréquence cardiaque, j’ai essayé de faire une superposition de la courbe tirée de Garmin Connect (en rouge) et de Huawei Santé (en bleu).
Un deuxième, en trail, peut-être à peine moins bon.
Du côté du GPS, je n’attendais pas grand chose, malgré l’annonce par Huawei du géopositionnement à double fréquence. Techniquement, c’est sensé améliorer la précision GPS mais j’avais déjà relevé lors du test de la GT 3 que les résultats n’étaient pas à la hauteur. Cela dit, l’antenne GPS de la GT Runner est différente.
Sur un petit single en forêt, on remarque que face à des montres GPS Garmin à GPS double fréquence (Fenix 7X et Epix), la trace GPS de la Huawei Watch GT Runner est beaucoup plus lissée et ne transcrit pas l’enchainement des virages du chemin.
Autre endroit, le chemin passe exactement là où vous voyez les traces vertes et oranges (les 2 Garmin à double fréquence). La trace de la Fenix 6X Pro Solar (GPS seul) n’est pas aussi précise. Et malheureusement, la trace de la GT Runner passe à côté de cette chicane.
Le GPS double fréquence devrait donner des traces GPS plus précises dans les virages. J’ai de nombreux enregistrements sur lesquels ce n’est pas le cas.
En trail, sous les arbres, face à 2 autres montres GPS qui fonctionnent à double fréquence, on voit bien que la trace GPS de la Huawei watch GT Runner n’est pas aussi précise.
L’avantage de la géolocalisation double fréquence sur la Huawei Watch GT Runner, c’est que la trace GPS n’est jamais à l’ouest. Comme je vous l’ai montré, la trace est fortement lissée mais à côté de ça, il n’y a jamais de grosse erreur.
Et à vélo ? Ben c’est encore pire. Regardez cette belle trace GPS arrondie. Au final, à force de couper les virages, ça donne une erreur de 100m sur 7,4km de trajet vélotaf.
Activité quotidienne
Sur la montre, on peut visualiser différentes données quotidiennes. On y accède soit depuis la grille d’applications, soit depuis les widgets en faisant défiler l’écran vers la droite.
- Graphique de FC au repos sur 1 semaine
- Fréquence cardiaque instantanée
- Sommeil
- Stress
- Oxygénation sanguine
- Nombre de pas
Les données sur la montre sont parfois assez limitées. Par exemple le widget de suivi du sommeil ne donne que la durée du sommeil, rien de plus. Par contre, on peut à chaque fois aller chercher beaucoup plus de détails dans l’application. Et là, ben c’est un peu le fouillis. Certaines traductions hasardeuses n’aident pas. Il y a des données un peu partout, des réglages (comme la mise en place d’objectifs ou d’alertes) à faire à plusieurs endroits.
Sanitas est un tableau de bord de la vie saine, accessible depuis l’appli Huawei Santé et l’application Sanitas sur la montre. On y trouve des objectifs dans les domaines suivants :
- Activité physique (nombre de pas)
- Activité sportive (minutes intensives par semaine)
- Stress (exercices de respiration)
- Sommeil (régularité du réveil)
- Sommeil (heure de couché)
- Hydratation (litres par jour)
A chaque fois, on peut définir l’objectif, le rappel (ou pas) et l’heure à laquelle on veut être alerté.
La représentation graphique synthétique est une feuille de trèfle, avec 3 feuilles orange violet et bleu, qui grandissent au fur et à mesure qu’on atteint les objectifs. L’idée est la même que les anneaux d’une Apple Watch mais sous forme d’une feuille de trèfle. On la retrouve sur la montre.
On peut aussi activer un rappel d’activité, pour être incité à bouger et une alerte de fréquence cardiaque anormale.
Montre connectée
J’aime bien la watchface de base. Elle présente :
- L’heure et la date
- La FC repos de chaque jour de la semaine
- Le temps de récupération et la charge d’entrainement 7 jours
Il y en a bien sûr des centaines d’autres en téléchargement sur l’application.
On reçoit toutes les notifications de notre smartphone, quelle que soit leur origine (SMS, email, applications comme Facebook ou WhatsApp), appels entrants.
Pour ce qui est des appels, on peut décrocher avec la montre et prendre l’appel depuis la montre (c’est-à-dire parler dans le micro et écouter par le haut-parleur de la montre comme dans K2000).
Avec un smartphone Android, il est possible de répondre aux SMS. Mais comme avec toutes les montres connectées hors Apple Watch, ce n’est pas possible avec un iPhone.
Il y a un widget météo mais il manque selon moi un widget calendrier.
Il y a bien un lecteur de musique, mais on ne peut pas transférer de musique depuis un iPhone.
Je n’ai pas réussi à télécharger d’applications tierces. En fait il faut télécharger AppGallery pour ensuite avoir accès au téléchargement d’autres applications. Ca donne par exemple accès à Petal Maps pour la navigation. Mais je ne sais pas si c’est à cause de limitation géographique (Huawei le mentionne mais ne donne pas le détail de ce qui est accessible depuis la France) ou parce que j’utilise un iPhone.
Conclusion du test de la Huawei Watch GT Runner
Au final, si j’avais été assez dubitatif lors du test de la Huawei Watch GT 3 à cause de limitations trop nombreuses, j’ai bien aimé la Huawei Watch GT Runner. Elle est plutôt jolie, son écran est grand et magnifique. Alors que la majorité de ses concurrentes à ce tarif sont tout en plastique.
Surtout, j’aime bien le point d’équilibre entre la présentation de données simples et des algorithmes d’analyse complexes. C’est vrai que le nombre de données présentables sur les écrans de sport est limité. Il n’y a par exemple pas de running dynamics mais bon, les données comme le temps de contact au sol sont inutiles pour la majorité des gens car ils ne savent pas quoi en faire. Par contre, Huawei a développé beaucoup d’algorithmes pour aider des non-spécialistes à s’entrainer correctement. Ces algorithmes ont l’avantage de masquer leur complexité pour ne présenter que des aides à l’entrainement faciles à utiliser.
Mais au moment de faire le bilan de ce test, il est important de signaler que la Huawei Watch GT Runner coûte 70€ de plus que la Huawei Watch GT 3, ce qui la place, à 300€, au même niveau que les Suunto 5 Peak, Coros Apex ou Garmin Forerunner 245. On n’est plus sur du low cost (sauf à la comparer aux 999€ de l’Epix). L’aspect hardware est incontestablement à l’avantage de la GT Runner mais la fiabilité des fonctionnalités ajoute un gros bémol pour un sportif sérieux.
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Lorsque vous consultez un article de « test », vérifiez toujours qu’il contient des vraies photos prises pendant le test. S’il ne contient que des images du produit sur fond blanc, alors ce n’est pas un test. L’auteur d’un tel article l’a écrit sans jamais avoir eu le produit dans les mains. Je vous laisse juger de la pertinence de ses analyses…
Un test complet, ça demande du temps. Je ne suis pas payé pour le faire. Si vous êtes intéressé par l’achat de matériel sportif, vous pouvez me soutenir en passant par un des liens ci-dessous. Je toucherai une commission, ce qui contribuera à l’avenir de ce blog (et je vous en remercie).