Cette étude menée en Israël révèle que la vaccination des parents a permis de réduire à la fois le taux d'infection par le SRAS-CoV-2 et la transmission au sein du foyer. Une évaluation de l'efficacité de la vaccination essentielle pour la planification des stratégies de lutte contre les pandémies. Alors que de nombreuses études ont déjà estimé l'impact des vaccins sur la susceptibilité à l’infection et la sévérité de la maladie, cette nouvelle étude menée par une équipe de l’Université Yale et publiée dans la revue Science nous en apprend beaucoup sur sa transmissibilité au sein des foyers.
Les chercheurs de New Haven rappellent qu’Israël a adopté en exclusivité le vaccin à ARNm Pfizer-BioNTech. Afin d’examiner l'efficacité de ce vaccin contre la transmission, l’équipe a utilisé des approches statistiques qui tiennent compte de la complexité des données et a analysé un ensemble de données de santé portant sur la transmission du virus SRAS-CoV-2 au sein des ménages israéliens de juin 2020 à juillet 2021 (période d’apparition du variant Delta).
« Ces résultats renforcent l'importance d'augmenter la couverture vaccinale
parmi la population éligible au vaccin pour freiner la propagation de la pandémie de SRAS-CoV-2 et protéger ceux qui ne peuvent pas être vaccinés », déclarent les auteurs.
L'étude : en utilisant ces référentiels de données l’équipe a examiné si les membres du ménage plus âgés et vaccinés réduisent le risque d'infection pour les enfants plus jeunes non vaccinés. 2 périodes ont été analysées séparément :
- une période précoce (17 janvier 2021 – 28 mars 2021),
- une période tardive (11 juillet 2021 – 30 septembre 2021).
L’analyse révèle que :
- indépendamment de la taille du ménage, la vaccination parentale réduit considérablement le risque d'infection des enfants jusqu'à l'âge de 12 ans ;
- les personnes vaccinées puis infectées sont moins contagieuses que les personnes non vaccinées (ce point serait à confirmer depuis l’émergence du nouveau variant Omicron) ;
- la transmission a notamment été réduite dans les ménages avec parents vaccinés par rapport aux foyers avec membres non vaccinés ;
- cette capacité du vaccin à prévenir la transmission diminue au cours de la période d’étude, en particulier avec l’émergence du variant Delta ;
Les auteurs concluent que la vaccination parentale confère donc une protection substantielle aux enfants non vaccinés du même foyer.
Comment la vaccination des parents protège les enfants ? La vaccination exerce cet effet par :
- la protection directe des individus vaccinés contre le risque de contact avec le virus et par la protection indirecte des membres de la famille vaccinés (donc moins infectieux y compris en cas de nouvelle infection) : en d’autres termes, en réduisant pour l’enfant le risque d’être en contact avec un parent infectieux et en réduisant l'infectiosité du parent vacciné qui contracte une infection post-vaccination (« breakthrough infection »).
En Israël, l'autorisation de vaccination COVID a été étendue en mai 2021 aux enfants et adolescents âgés de 12 ans ou plus et en novembre 2021, aux enfants âgés de 5 ans ou plus. Cependant « il est très peu probable que la transmission du SRAS-CoV-2 au niveau de la population puisse être éliminée par la seule vaccination », concluent les auteurs.
Source: Science 27 Jan, 2021 DOI: 10.1126/science.abl4292 Vaccination with BNT162b2 reduces transmission of SARS-CoV-2 to household contacts in Israel
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Équipe de rédaction SantélogJan 29, 2022Rédaction Santé log