Les Français parlent aux Français : Mongolie n°4

Publié le 05 août 2008 par Anne Onyme

Dans les steppes de Mongolie – Mercredi 6 août 2008 vers les 6 heures du matin..

Deux bonnes nouvelles : on a retrouvé officiellement nos bagages, et si vous lisez ce post c’est qu’il a été uploadé par satellite… Car nous sommes en pleine steppe avec un magnifique lever de soleil…
D’abord un mot sur les bagages. Hier matin, Stéphane a téléphoné à la responsable bagages de l’aéroport de Nouméa… Ils sont là… Mais Nancy (c’est le nom de la responsable) ne savait pas trop en faire. Elle va donc les rapatrier par Sydney/Séoul. On devrait les avoir à Oulan Bator vendredi prochain. Mais tant que nous ne les avons pas…
Du coup, après une réunion du conseil de crise de notre groupe il a été décidé :
Point 1 : un premier groupe partirait aujourd’hui avec moi.
Point 2 : un deuxième partira Vendredi ou Samedi avec les bagages, si tant est qu’ils soient arrivés. Ce deuxième groupe est composé des Lelux et de Giscard. Pas de problèmes pour eux parce qu’ils connaissent déjà.

Mais deux problèmes à régler. Le dénommé Billaut n’ayant pas de bagages a dû en catastrophe aller se réhabiller dans le magasin du coin. Cela n’a pas été simple. Ici on vend ce qu’il y a en vitrine. Pas de stock. J’avais donc trouvé une chaussure de marche à mon pied sur l’étagère. Mais il a fallu trouver la deuxième. De plus pour les vêtements les Mongols sont plutôt petits et rabelais. Peu de XL ou de XXL. Bref après achat de tout cela, d’une brosse à dents, le prêt par le tour operator d’un duvet, et d’un matelas… Me voilà fin prêt pour affronter de nouvelles aventures.
Deuxième problème à régler. Pas de téléphone dans la steppe. Pas de poteaux indicateurs, pas de cartes Michelin. Comment faire savoir à ceux qui sont restés à Oulan Bator, où nous rejoindre ? Il fallu tester la solution téléphone satel itaire. En principe cela marche.

Bref nous voilà parti avec 2 ou 3 heures de retard. Notre écurie se compose de 3 camionnettes de type combi Volkswagen, au style un tantinet soviétique, avec un confort intérieur de type néo-stalinien. Au départ, j’avais l’impression que l’on allait perdre des boulons, vu que cela brimqueballait de partout. Et puis non, ils ont l’air increvables ces trucs hauts sur pattes… Voilà pour l’écurie. Notre suite maintenant. Nous sommes donc huit touristes, avec 3 chauffeurs mongols, 1 cuisinier aidé de 2 jeunes cuisinières, et un factotum. Et une jeune guide mongole Yula, qui parle un français exquis vu qu’elle a fait des études à Nancy.  Tout est embarqué dans les combis soviétiques : tentes, couchages, tables, chaises, nourriture, cuisinière à gaz, etc…
Sortie d’Oulan Bator pénible. Un premier incident. Yula a décidé de s’arrêter au marché pour acheter de la viande. Mais n’a pas prévenu notre chauffeur qui cavalait en tête. Au bout d’un moment, ne voyant plus personne, on s’est arrêté inquiet. Notre chauffeur avait certes un téléphone mais qui ne marchait pas. Et il ne parle pas l’anglais… Bref, au bout d’une heure, on retrouvé tout le monde, et on est enfin parti.
La steppe… Magnifique. Je comprends que des gens en tombe amoureux. Vous allez me dire que c’est toujours le même paysage… Mais ce qui fait le charme c’est la lumière, ou plutôt les lumières changeantes qui font miroiter le sol et les montagnes dans un arc-en-ciel de vert. Après un déjeuner sur l’herbe, avec au loin Oulan Bator, nous avons attaqués nos premières pistes vers l’Ouest. Hé bien, il faut s’accrocher. Bosses, ravines, nids de poules, dos d’ânes voir de chameaux, il faut mieux avoir un chauffeur expérimenté. Nous avons emprunté une large vallée en U vers l’Ouest. Il n’y a une seule piste mais plusieurs. En fait la vallée est comme une autoroute multi-pistes qui s’entre-croisent, se rejoignent, divergent à nouveau… Et là, circulent des combis de touristes, quelques énormes camions, des voitures particulières. On a même vu un autobus. Circulation quand même faible. Ce n’est pas la place de Concorde à 6 heures du soir.
Visite du parc naturel Khustain Nurru, avec ses fameux chevaux Przewalski, réchappés de la préhistoire par Monsieur Przewalski. Il y a dans ce parc environ 24 à 26 troupeaux de chevaux vivant en complète liberté. Au total 220 bêtes environ. Ils sont beaux, mais quand même différents de nos percherons.
Puis bivouaque. Comme nous étions partis en retard, nous avons monté les tentes au noir. Apéritif avec un vin italien un peu bizarre (mais on s’y fait) puis dîner aux chandelles (des bougies montées sur des boîtes de conserve). Et notre cuisinier nous avait préparé un potage d’oignons/pomme de terre, puis un steak légèrement mariné à la mongole, accompagné de riz. Pour terminer un dessert de fraise dans leur jus.
Pas de moustiques, mais des nuées de petits papillons de nuit qui ont beaucoup aimé le jus de fraise…
Pour la nuit je craignais un peu pour mes vertèbres : elles sont peu habituées à un matelas de mousse de 5 cm d’épaisseur. Mais elles ont l’air en pleine forme ce matin..
Voilà. Je vous écris dehors, en face du lever de soleil. Je vais attendre que le cuisinier monte les tables pour le déjeuner pour mettre en route mon installation satellite… En photo notre campement ce matin.
Vous allez me demander comment je recharge tous mes matos (MacBook Air, appareils photos, caméras ..) ? Simple. Je suis parti avec un chargeur 12 volts, 220 volts que je connecte sur l’allume cigare du combi. Cela marche. Et j’ai eu la présence d’esprit de ne pas le mettre dans mon bagage de soute.
Voilà pour la journée d’hier. Le café est train de passer. Je vous laisse…
A demain peut-être pour de nouvelles aventures (beaucoup de route aujourd’hui : environ 250 kilomètres dans nos combis soviétiques… toujours vers l’ouest…)
PS Le tourisme en Mongolie est peu développé. Ce sont les Français et les Japonais qui visitent le plus le pays. 8.000 Français par an environ. La moitié de type « peace and love » (la Mongolie va peut-être supplanter le Népal ?). La moitié de touristes traditionnels (comme nous).