Lu sur Neteco aujourd'hui, la vente de mobile au Japon s'est écroulée au deuxième trimestre 2008.
Comment ce marché si porteur pour le mobile autant au niveau matériel que logiciel a t'il pu décroitre et voir ses principaux opérateurs perdre plus de 20% de leurs ventes voire de leurs revenus ?
A priori l'explication est simple : les opérateurs ont voulu inverser la tendance que l'on connait en France, à savoir vendre des mobiles peu chers en échange de forfaits avec engagement longue durée, et du coup baisser les tarifs des forfaits en équilibrant avec des mobiles plus chers.
Sans doute du à un besoin de trouver le moyen de communiquer sur des prix plus bas que la concurrence sur le produit d'appel de tout le circuit (le forfait), le calcul devait être juste, ce que l'on perd sur le forfait, on le gagne sur le mobile.
Là encore la situation a du être différente de celle que l'on connait en France (que mes lecteurs nippons me corrigent) : en France on vous vend des mobiles sans parler de forfait (cf les dernières campagnes SFR pour le tactile en illimité) bien plus que le forfait (Bouygues innovant en brandant ses services connexes avec la campagne de Matthieu), au Japon on a du vouloir communiquer sur les forfaits et à un concours du plus grand nombre d'heure au plus petit prix.
Le périssable (le mobile) est donc passé au second plan, on s'engage auprès de l'opéraeur non pas pour être fashion avec le dernier mobile à la mode, mais pour communiquer plus (la logique est anti mercantile au possible en fait).
Moins de ventes de mobile, donc moins de renouvellements, et moins de points de contacts publicitaires : un opérateur ne peut changer son panel de forfaits tous les mois, là où la technologie et l'avancement du design font que de nouveaux mobiles apparraissent chaque semaine, créant autant d'occasion de communiquer et d'appater le chaland.
J'ai du mal à imaginer comment les marketeux nippons ont pu penser que ça fonctionnerait, à moins de se baser sur un calcul simple :
CA global = nombre de forfaits x panier moyen forfait + nombre de mobiles x panier moyen mobile.
Si on diminue le panier moyen des forfaits pour augmenter leur nombre et qu'on augmente le panier moyen des mobiles en entrainant la baisse du nombre, en théorie ça s'équilibre et on capitalise sur le vrai fond de commerce d'un opérateur téléphonique : le forfait.
C'est sans tenir compte de la volatilité du mobile, et si vous ne marketez pas assez l'appareil pour le rendre indispensable, alors vous êtes perdants.
Au final c'est une belle leçon de marketing : vous pouvez créer un besoin (mon dieu que c'est moche d'en arriver à dire ça), mais si vous le rendez inaccessible, alors le système s'effondre.
C'est intéressant de voir qu'en France la répartition ente communication sur les mobiles et les services / forfaits et assez équilibrée : certains produits matériels phares (Iphone, quand tu nous tiens) portent la vente du mobile sans occulter l'accroche forfait (Neo / Illimithyics / Origami), l'équilibre est bon.