"...Snap back to reality, ope goes gravity..."-
Plus jeune, universitaire, j'écrivais des textes qui étaient, avec le recul, une sorte de préparation à ce blogue, j'imagine. Un des textes qui me revient en tête en est un où je racontais l'histoire d'un jeune de mon âge (19-20 ans) qui convoquait la presse afin de faire une annonce. Les journalistes se pointaient et posaient des questions au jeune homme qui avait, au final, rien à raconter. C'était une critique de ma propre génération que je trouvais parfois extrêmement vide. C'était 1990-1991 ou 1992. On commençait tout juste à voir des humoristes inonder les stations de radio. Véronique Cloutier était absolument partout, dont le vendredi, à la télé, souvent pour simplement chanter, "entre vedettes". Julie Snyder...enfin...Julie Snyder colle encore à nos soirées...Peu importe, c'est de notre époque dont je tiens à vous parler. D'hier et de demain.
Et ce que j'écrivais alors, prends soudainement vie.Hier, James William Awad, ancien Kevin, donnait une conférence de presse des nouveaux bureaux de ses très très opaques entreprises, à Ville Saint-Laurent. Officiellement, ça avait été annoncé pour "qu'il s'explique" sur le voyage au Mexique où son groupe a enfreint toutes les règles de tenue de passagers en plein vol. Il ne s'est pas expliqué du tout.
J'avais très hâte de l'entendre car je m'étais informé sur le louche individu. Tout le monde l'avait fait. Et c'est là que tout est intéressant. Siiiiiiiiiiiiiii louche. Le "hier" de James William Awad est si filou qu'ils sont assez nombreux en ce moment pour se pencher sur la question qui est sur toutes les lèvres, et qu'il a engraissé lui-même dans le journal, la veille, "Comment ce jeune homme de 28 ans a-t-il fait pour maintenant être assis sur une fortune de plus de 17 millions ? "
Il prétend avoir inventé un code de programmation révolutionnaire, mais ce mensonge n'a pas passé la rampe des experts. Il aurait aussi vendu des codes de triche pour des jeux. Aux Chinois. Ça, on le croit davantage. Parce qu'aucun doute ne se fait autour du fait que Awad est un tricheur. Ce qui fait que le rapprochement avec les Chinois n'est pas si surprenant. Pour Awad (comme pour les Chinois), la fin justifie les moyens. TOUTE fin, justifie TOUS les moyens. Donc tricher est un outil pour avancer, pour sa richesse personnelle. Chaque fois qu'il a dit hier, en conférence de presse, le mot "décentralisé(e)" il fallait traduire par "souhaitant ne suivre aucune règle légale". On écoutait hier des tricheurs voulant établir leur règles.
Il a essentiellement dit seulement deux choses hier: 1) il a fait une infopub pour sa compagnie en fonction de la St-Valentin prochaine 2) il a soutenu que les compagnies aériennes avaient été "illégales" et en bris de contrat de refuser de ramener lui et ses 154 invités. Sans même réaliser que le premier bris de contrat était le sien. Le groupe, duquel il était responsable, a brisé toutes les règles qu'un passager doit suivre à bord d'un avion, en plus de braver les précautions sanitaires sans retenue. Il était assez piètre communicateur dans son point de presse qui perdait de l'intérêt après 4 minutes. Il n'expliquait rien. Sinon, à nouveau, que son jugement est très très faible.
Très très très faible. Issu du monde parallèle dans lequel il a mentalement grandi et dont il semble presque fier. Un monde décentralisé sans qu'aucune loi ne viennent le freiner dans ses envies.
Il parle de poursuivre la compagnie aérienne. Il perdra. Il manque tant de contact avec le monde réel que lorsqu'il s'est présenté hier, pour son point de presse, un moment surréaliste s'est déroulé. Il a enlevé son masque et a posé pour les journalistes sur place. Comme si il avait été Brad Pitt.
C'est un cours sur le narcissisme obstruant le jugement auquel on assiste.
Fameux film catastrophe dans lequel il ne semble pas comprendre qu'il est le futur noyé. Les radars de partout sont sur lui.
Il disait hier "je paie mes impôts..."...les journalistes ont ri. Ça reste à voir. Ça aussi faudra voir...les déclares tu comme tu le devrais?. Il jongle mal avec ses propres menteries. Et le cirque est loin d'être fini.
Il dit ne pas vouloir s'intéresser aux passés des gens. Je comprends son frein. Dans le sien, son passé, y a un blâme de l'Autorité de Marchés Financiers, qui lui ont fait changer légalement de nom. Y a des crosses.
Pas certain que la "légalité" l'ait toujours vraiment intéressé.
La suite m'intéresse beaucoup. Il semble évident que sa fortune ne soit pas propre, propre. De son aveu même, elle est née de cheat codes.
Si intéressé par la triche, a-t-il beaucoup pêché de cette manière par le passé? Partout? Ses anciens collègues scolaire ne semble pas dire oui, mais, absolument.
Les enquêteurs d'un peu partout sont sur son dossier. La Banque Royale a déjà coupé les ponts avec son groupe d'investisseurs.
Une bonne idée serait de le donner aux Chinois. Leurs leaders sont déjà rompus au modèle de pensée.
Mon texte d'âge universitaire s'incarne. Curieux de connaître la fin du film.