Si un grand nombre de dépistages sont bien généralisés et « organisés », celui du cancer du poumon reste « réservé » aux personnes à risque très élevé. Le risque associé aux radiations du scanner, même à faibles doses, est un obstacle à la généralisation du dépistage. Cette équipe de l’Université du Texas M. D. Anderson Cancer Center vient de développer un test sanguin qui permet de prédire les patients les plus susceptibles de bénéficier du dépistage du cancer du poumon. Documenté dans le Journal of Clinical Oncology, le test a déjà fait l’objet d’une demande de brevet.
Les recommandations de l’United States Preventive Services Task Force (USPSTF, 2014) relayées par l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) “réservent” le dépistage aux personnes âgées de 55 à 74 ans, « grands fumeurs », soit précisément, ayant cumulé 30 années-paquet (soit un paquet par jour pendant 30 ans) toujours fumeurs ou qui ont arrêté dans les 15 années qui précèdent. Ce dépistage n’est plus recommandé après 15 ans d’abstinence tabagique.
Le test sanguin permet d’améliorer et d’élargir considérablement ce dépistage
Combiné à un modèle de risque basé sur les antécédents de santé du patient, le test sanguin détermine plus précisément ceux qui sont plus susceptibles de bénéficier de ce dépistage. En pratique, le test permet une évaluation personnalisée et préalable du risque de cancer du poumon : basé sur un panel de 4 protéines marqueurs et sur un marqueur des antécédents de tabagisme, le test permet d’être plus précis dans la détection des candidats au dépistage.
L'étude menée auprès de participants du Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian (PLCO) Cancer Screening Trial ayant au moins des antécédents de 10 années-paquet. Pour tester la combinaison de marqueurs sanguins avec le modèle PLCOm2012, les chercheurs ont analysé plus de 10.000 échantillons de l'étude PLCO, dont 1.299 échantillons de sang prélevés chez 552 personnes ayant développé un cancer du poumon et 8.709 échantillons prélevés chez 2.193 personnes exempts d’antécédents.
- Chez les participants avec antécédents de tabagisme d'au moins 10 paquets-années, le test sanguin combiné avec le modèle PLCOm2012 démontre une sensibilité globale améliorée (88,4 % vs 78,5 %) et une spécificité améliorée (56,2 % vs 49,3 %)- par rapport aux critères de l'USPSTF.
- Ainsi, le test sanguin permet d’identifier 9,2 % de cas de cancer du poumon en plus à dépister et de réduire de 14 % le recours au dépistage chez des patients sans risque et exempts de cancer.
« Seul un petit pourcentage de personnes est en fait éligible au dépistage annuel du cancer du poumon par scanner. De plus, le dépistage par tomodensitométrie n'est pas disponible dans la plupart des pays. Ainsi, ce test sanguin simple pourra être utilisé en première intention pour déterminer le besoin de dépistage et rendre le dépistage du cancer du poumon beaucoup plus efficace », résume le Dr Sam Hanash, professeur de prévention clinique du cancer.
« Lorsque nous avons commencé à travailler sur un test sanguin, il existait de nombreux types de marqueurs différents. Nous avons mené plusieurs analyses au cours de ces dix dernières années pour développer ce test rentable, simple mais efficace ».
Source: Journal of Clinical Oncology 7 Jan, 2022 DOI: 10.1200/JCO.21.01460 Blood-Based Biomarker Panel for Personalized Lung Cancer Risk Assessment
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Équipe de rédaction SantélogJan 27, 2022Rédaction Santé log