Il y avait dans l’ancien régime ce qu’on appelait des lettres de cachet. Les lettres de cachet étaient signées par le roi lui-même ou bien par un très grand secrétaire d’État. Ce n’est qu’à cette condition qu’une personnalité soupçonnée d’agissements contre l’État était emprisonnée. Sans procès il est vrai.
On peut dire que, finalement, les lettres de cachet n’étaient pas monnaie courante du fait même qu’il fallait que ce soit le monarque lui-même qui les signe.
Lorsque la monarchie fut abolie, avec l’avènement des droits de l’homme, s’est imposée la présomption d’innocence.
La présomption d’innocence repose sur un élément essentiel qui fait sa justesse.
C’est-à-dire qu’on ne peut emprisonner quelqu’un tout simplement sur une dénonciation. Dans les pays où c’est le cas, s’installe une tyrannie, ensuite la régression.
Voilà donc un principe fondamental de la République française. Un principe qui a été mis en place par des intellectuels, des philosophes, et des politiciens.
Récemment, dans les faits divers, un important animateur radio soupçonné de tentative de harcèlement sexuel a été écarté de son travail. Il n’est pas le seul à être mis au rebut sur une simple dénonciation.
Ceux qui participent à cette mise à l’écart, en dépit du bon sens, et surtout en dépit de ce dogme qui est la présomption d’innocence, sont de jeunes intellectuels, de jeunes politiciens, de jeunes journalistes.
Surtout, ne croyez pas que ces gens vont s’arrêter en si bon chemin, ils font de leur possible pour impliquer la famille du malheureux. D’une façon lâche, en posant une question sournoise : qui sont les enfants de ce prétendu harceleur.
C’est un monde bien à l’envers. Ceux-là mêmes qui critiquaient les lettres de cachet, voilà qu’ils se lancent dans une terrible inquisition sur simple dénonciation.
Ils deviennent, ainsi, juges, procureurs, et jury. Et si d’aventure la personne est blanchie, ils brillent par leur silence.
Si par malheur vous êtes dénoncé, sachez-le, personne ne viendra à votre secours. Certainement pas ceux-là, même qui défendent la justice et cette sacrée présomption d’innocence.
Mais revenons au cas de notre journaliste. Lui-même, avant qu’on ne l’écarte, ne défendait jamais la présomption d’innocence. Au contraire, il se délectait du malheur des autres suites à des dénonciations.
Ceci qui me rappelle ce qu’on disait il y a déjà quelque temps.
Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.
Cette citation du pasteur Martin Niemöller, est à prendre pour ce qu’elle est, un réquisitoire dénonciation les lâchetés.
Les lâchetés des journalistes, des intellectuels, des philosophes qui n’osent jamais dire que telle personne est innocente jusqu’à ce qu’un jugement définitif soit prononcé.
Bien sûr, lorsque ces intellectuels, ces journalistes, sont eux même dénoncé, ils réclament le principe de présomption d’innocence.
Seulement, il n’y a plus personne pour les écouter.
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