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Pendant la parade sanitaire, l’abandon du régalien continue

Publié le 26 janvier 2022 par H16

Au détour d’un de ces fabuleux sondages qu’on nous sort régulièrement, surtout à l’approche d’un grand rendez-vous civico-festif, on apprend que les Français auraient une opinion quelque peu mitigée concernant le bilan d’Emmanuel Macron en matière de sécurité à la fin de son actuel quinquennat. Fichtre.

C’est l’IFOP qui s’est récemment fendu d’une enquête à ce sujet et a interrogé les contribu assujett emmerd citoyens français pour leur demander (en substance) ce qu’ils pensaient de la performance de l’actuel locataire élyséen. Il en ressort donc une impression décidément très pastel : selon l’institut, « moins d’un tiers juge aujourd’hui que le bilan du président de la République en matière de lutte contre l’insécurité positivement (31%). Ce taux s’élevait à 41% en avril 2018, puis à 32% en octobre 2019. Toutefois, il ressort une hausse de 4 points depuis avril 2021, moment où 27% des personnes interrogées alors estimaient qu’Emmanuel Macron présentait une action positive sur cette thématique. »

Certes, on pourra, comme nombre de ces journalistes et de ces politiciens bien en cour, se réjouir qu’Emmanuel Macron trouve encore un tel pourcentage de Français pour se satisfaire du bilan du chef de l’État en matière de sécurité sur le territoire. On pourra aussi regarder le verre au plus des deux tiers vide de ces Français qui ont largement constaté son échec complet, et noter que dans ceux qui voient encore du positif en matière de sécurité après le passage de Macron, seuls 4% des Français sont franchement enthousiastes, 27% se contentant de juger « plutôt positif » le bilan de l’exécutif français.

Pendant la parade sanitaire, l’abandon du régalien continue
Pendant la parade sanitaire, l’abandon du régalien continue

L’épluchage du sondage montre assez bien que le bilan du chef de l’État est considéré comme globalement moyen en matière de lutte contre le terrorisme et devient progressivement de pire en pire à mesure qu’on se rapproche de l’insécurité habituelle : le bilan est positif pour un petit 37% des Français concernant la lutte contre les violences faites aux femmes, puis seulement 31% pour le maintien de l’ordre au quotidien et enfin un maigre 28% pour la lutte contre la délinquance et la criminalité.

C’est finalement assez représentatif de la réalité où, petit à petit, le pays s’enfonce dans une violence, une délinquance et une criminalité quotidiennes de plus en plus élevées mais aussi de plus en plus banalisées sur lesquelles prospèrent un nombre conséquent de racailles, de mafieux, mais aussi de politiciens dont Macron n’est pas le dernier, loin s’en faut.

Il suffit de reprendre les indicateurs pas très précis mais diablement efficaces des « nouvelles Google » sur mots-clés (tapez « fusillade », « incivilité », « couteau » ou « agression » pour voir ce qui tombe, c’est toujours croquignolet et d’un renouvellement fréquent) pour comprendre que les résultats obtenus à ce sondage ne reflètent rien d’autre qu’une réalité qu’on a jusqu’à présent baptisée de sentiment mais dont les points de suture qui l’accompagnent trop souvent la rendent difficile à camoufler plus longtemps.

Réalité cruelle qui permet maintenant de lister les communes aux transports en commun les plus dangereux là où jadis on s’attardait plutôt sur le classement des villes les plus fleuries, et qui, lorsqu’elle est énoncée froidement, déclenche immédiatement des prurits chez les bienpensants, ces petits mammifères geignards au poil bien lustré qui n’ont généralement pas trop l’occasion de vivre de plein fouet ces « petits accrocs » au vivrensemble que le reste subit, lui, quotidiennement.

Pendant la parade sanitaire, l’abandon du régalien continue
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Petits accrocs qui s’accompagnent souvent d’autres accros, assez mal gérés par les fines équipes de l’Intérieur que le ministre Darmanin utilise comme une poule le ferait d’un couteau : malgré ses vigoureux mouvements de ses petits bras et de ses petites jambes, ses « performances » en la matière indiquent surtout une recrudescence assez inquiétante des trafics et un niveau d’incontrôlabilité rarement atteint jusqu’à présent. Certaines cités, réputées pour leurs productions alternatives, et qui étaient jusque dans ces dernières années assez peu ouvertes aux contrôles de la justice et de la police, sont maintenant devenues des enclaves parfaitement étanches des services du ministre qui a beau fanfaronner avec ses kilos de schnouffe, n’en reste pas moins complètement court-circuité. Ses petites interventions sur les intertubes achèvent de donner un aspect quelque peu grotesque à l’envergure déjà réduite de ses réalisations.

Inutile de préciser qu’avec ce genre de palmarès peu glorieux, le bilan de Macron en matière d’insécurité est en réalité calamiteux ; ce qui n’était pas géré il y a cinq ans ne l’est pas plus à présent, et de nouveaux chancres se sont depuis développés avec robustesse dans l’ignorance des médias qui ne se sont occupés de cette question qu’à l’approche des élections : quand on bricole du sanitaire et du martial d’opérette la seringue à la main, on ne peut guère s’occuper de la sécurité des biens et des personnes, qui ont donc salement morflé pendant deux ans…

On pourrait s’imaginer qu’un tel bilan formera un gros caillou pointu dans la chaussure du Marcheur.

Pendant la parade sanitaire, l’abandon du régalien continue
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Il n’en est rien et c’est le pompon de ce bilan : il ne sera même pas abordé par Macron qui a clairement précisé qu’il n’entend pas participer aux débats du premier tour de la présidentielle. L’équipe actuelle autour du chef de l’État a beau jeu d’expliquer que sa participation n’est ni légalement nécessaire, ni politiquement habile tant il risquerait de servir de punching ball à l’ensemble des autres candidats présents (on se demande bien pourquoi), mais deux sous de bon sens montrent surtout qu’Emmanuel Macron n’a pas l’once de courage nécessaire pour assumer l’un de ses échecs patents en matière de gestion du pays.

En fait, le thème même de la sécurité, tout comme la plupart des autres thèmes qu’une présidentielle abordera, sera particulièrement pénible s’il s’agit de faire un bilan du président Macron : à côté d’un empilement de réformettes sans envergure qui ont assez visiblement détérioré le sort des classes moyennes françaises sans améliorer celui des classes les plus modestes tout en réussissant le pari douteux de ne changer que marginalement la situation pour les classes les plus aisées, sa gestion de la pandémie a ajouté un large spectre d’improvisations et de ratages monumentaux sur un passif déjà très médiocre, auquel on devra ajouter les contre-performances hallucinantes de bêtise, de contradiction, de mensonges et de mauvaise foi crasses de ses ministres et de ses insupportables porte-parlotes.

De façon pratique, Macron, en pénible théâtreux, a tout misé sur cette pandémie en jouant le chef de guerre, espérant faire oublier la médiocrité assez évidente de son mandat par une prise en main musclée des événements sanitaires : bien menée, la gestion de crise pouvait lui assurer une réélection dans un fauteuil.

Las : absolument rien ne s’est déroulé comme il pouvait s’y attendre ; contradictions et volte-faces permanentes, improvisation complète et intendance laissée à elle-même (le récent épisode scolaire en étant une belle démonstration), on aboutit après cinq années de Macron à une dette accumulée absolument colossale laissant un pays épuisé, un peuple déchiré avec un avenir bouché.

Quant au régalien, il a été totalement abandonné au profit de la parade sanitaire. Et quand la parade s’arrête, il ne reste plus rien.

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