(Le dernier des
blogs) se penche sur la figure du geek et de la geekette à partir de deux
représentations issues du roman Valentina, paru en 1983.
"Son plan de travail était couvert d’ordures, au sens propre du terme :
sacs vides pleins de graisse, tasses en polystyrène à moitié vides, miettes
diverses de nourriture, trois ou quatre frites ratatinées, un pot de yaourt aux
myrtilles et, gisant sur le téléphone, une paire de chaussettes incroyablement
crasseuses et si raides qu’elles semblaient capables de tenir debout toutes
seules.
Le nez patricien de Paul était également affairé à trier les données ! Son
bureau puait comme un rat mort."
Jean-noël Lafargue, dernier auteur du Dernier blog, explique :
"Outre son goût pour la junk food et son hygiène problématique, Smith est un
joueur et il s’avère obsédé par le pouvoir — il s’occupe du problème de Paul
Breckenbridge pour la rémunération qu’il en tire, pour le plaisir de se mesurer
à un hacker aussi doué que lui, mais aussi et surtout pour le pouvoir que cela
lui confère. Disposant de tous les codes d’accès du réseau, il peut y faire ce
qu’il veut, notamment y subtiliser des enregistrements vidéo compromettants."
Il évoque également le versant féminin, en la personne de Celeste Hacket :
"Elle n’était le genre de personne. Petite, boulotte, la poitrine plate et une
incroyable démarche de canard (...) elle faisait vraiment tout pour être
moche..."
zozos virtuels
"D'une manière générale, les citoyens de Hacker Republic ne répandaient pas de
virus. Au contraire - c'était des hackers et par conséquent des adversaires
farouches des crétins qui balancent des virus informatiques dans le seul but de
saboter la Toile et naufrager des ordinateurs. C'étaient des drogués
d'information, par contre, et qui tenaient à avoir une Toile en état de
fonctionnement pour pouvoir la pirater. (...)
Lisbeth ignorait tout de l'apparence physique des citoyens de Hacker Rep et
elle n'avait qu'une vague idée de ce qu'ils faisaient hors du Net - les
citoyens étaient particulièrement vagues au sujet de leurs identité. (t.3,
p.317-319)"
socialement incompétent
Mais il y a tout de même un spécimen qu'elle connaissait de visu, celui qui
l'avait coopté : Plague.
"L'homme, qui avait trois ans de plus que Lisbeth Salander, mesurait 1,89 mètre
et pesait 152 kilos. Elle-même mesurait 1,54 mètre et pesait 42 kilos, et elle
s'était toujours sentie naine à côté de Plague. Comme d'habitude, son
appartement était sombre ; la lueur d'une seule lampe allumée filtrait par
l'entrée de la chambre qu'il utilisait comme bureau. Ça sentait le
renfermé.
- C'est parce que tu ne te laves jamais et que ça pue le singe chez toi qu'on
t'appelle Plague ? Si un jour tu te décides à sortir, je te dirai où on
trouve du savon noir. (...) Je veux dire, je ne suis pas particulièrement fée
du logis, mais quand les vieux cartons de lait commencent à sentir les
asticots, je les ramasse et je les balance.
- Je reçois une pension pour invalidité, dit-il. Je suis socialement
incompétent. (t.1, p.120)"
Lire le billet du Dernier des blogs :
Le Geek
(document, 1983)
Source de l'illustration : http://flickr.com/photos/scottjohnson/2086153791/sizes/o/