Cette fiction qui s’inspire de faits réels raconte l’histoire de victimes de l’endoctrinement de Daech. Des jeunes familles musulmanes qui tournent le dos à une intégration difficile pour tomber dans le piège du fanatisme religieux. Une fois sur place, la terre promise s’avère surtout une descente aux enfers, faite de violence, de barbarie et de misère.
En prenant un petit Français, rebaptisé Farid dès son arrivée en Syrie, comme narrateur, Rachid Benzine propose un regard à la fois criant de vérité et débordant d’innocence. Embrigadé dans les Lionceaux du Califat, prix au piège au cœur de la barbarie la plus extrême, ce gamin n’est pas seulement victime de Daech, mais également de la décision de ses parents d’aller faire le djihad et victime d’une France qui ne lui offre aucune porte de sortie. Le sort de cet innocent venu distiller un brin de poésie en enfer ne peut donc pas laisser indifférent…
Ce récit un brin trop court est celui d’une enfance piétiné, d’une dénonciation du fanatisme religieux, d’un hommage à la poésie et d’une invitation à la tolérance envers ces musulmans trompés par Daech, embarqués malgré eux, puis exclus par la France.
Lisez également l’excellent « Ce que tient ta main droite t’appartient » de Pascal Manoukian sur le même sujet.
Voyage au bout de l’enfance, Rachid Benzine, Seuil, 80 p., 13€
Ils en parlent également : Karine, Baz’Art, Stelphique, Céline
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