L’été dernier, Ricardo Bofill était revenu à Montpellier, avec Mickaël Delafosse, maire et président de Montpellier Méditerranée Métropole. il avait de nouveaux projets pour la ville, surtout en matière de transition énergétique. Il reconnaissait qu’Antigone avait été le point de départ de sa carrière internationale et lui avait permis de travailler au Japon et aux Etats-Unis notamment même si pendant longtemps en France il y avait eu une sorte de rejet. Cette architecture néo-classique d’influence gréco-romaine qui fait aujourd'hui référence n’avait pas été toujours bien comprise. Lui-même s’est dit influencé également par les architectes Palladio et Mansart.
Ricardo Bofill a à son actif plus de cinq cents projets dans une cinquantaine de pays. Il faisait aussi partie de ceux qu'on appelle "starchitectes", c’est-à-dire ces architectes connus du grand public et dont parlent abondamment les médias.
Barcelone lui doit entre autres l’édifice Walden 7, le Teatro Nacional, le terminal 1 de l’aéroprt del Prat et l’Hotel W qui fit polémique avec sa forme de voile. En France, on retiendra les Templettes et les Arcades du Lac Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny-le-Bretonneux, les Espaces d'Abraxas à Noisy-le-Grand, les places de Catalogne et de Séoul dans le XIVe arrondissement parisien, l’Arsenal militaire de Metz transformé en complexe culturel. Il conçoit aussi l’Université Mohammed VI Polytechnique à Ben Guerir et le gratte-ciel 77 West Wacker Drive à Chicago.
Ricardo Bofill est mort du covid 19 ce 14 janvier 2022, dans un hôpital de Barcelone, sa ville natale, à l’âge de 82 ans. Il était né le 5 décembre 1939 dans une famille de la bourgeoisie catalane, d’un père architecte et d’une mère juive vénitienne. Il étudie à l’École technique supérieure d'architecture de Barcelone, en est expulsé et entre à l'École d'architecture de Genève dont il est diplômé. En 1963, il s’entoure d’un groupe pluridisciplinaire, architectes, ingénieurs, sociologues et philosophes, ce qui est devenu le Ricardo Bofill Taller de Arquitectura dont le siège barcelonais se trouve dans une cimenterie reconvertie "La Fabrica". Parallèlement, il fait partie, avec des intellectuels espagnols des années 1960, de la "Gauche divine", appelée ainsi à Barcelone. Ses fils Ricardo et Pablo continueront son oeuvre.
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