Quatrième de couverture :
Recherche professeur au bout du monde. Voici une petite annonce qui découragerait toute personne saine d’esprit. Pas Una. La jeune femme quitte Reykjavík pour Skálar, l’un des villages les plus reculés d’Islande, qui ne compte que dix habitants. Malgré l’hostilité des villageois. Malgré l’isolement vertigineux.
Là-bas, Una entend des voix et le son fantomatique d’une berceuse. Et bientôt, une mort brutale survient. Quels secrets cache ce village ? Jusqu’où iront ses habitants pour les protéger ?
C’est la première fois que je lis Ragnar Jonasson, entendu lors d’un précédent Quais du polar à Lyon (et bien entendu, le premier de ses livres parus en français traîne dans ma PAL). Il me faut avouer que j’ai été un peu déuçe par cette lecture, sans doute parce que je m’attendais à un roman policier avec une enquête et qu’il s’agit en réalité d’un thriller qui joue sur l’ambiance de ce petit village du bout du monde, tout au nord de l’Islande, Skalar, où débarque Una, une jeune femme mal dans sa peau, qui a saisi l’occasion de quitter Reikjavik en espérant changer le cours de sa vie. Une habitante du village a obtenu d’engager une institutrice pour les deux petites filles du village.
Dès son arrivée, Una est diversement accueillie par les dix derniers habitants de ce village où il ne neige quasiment jamais mais qui est particulièrement froid et sombre : Salka, la mère d’Edda, qui la loge et a obtenu son engagement, l’accueille chaleureusement de même que Thor, un ouvrier agricole mais les autres habitants se montrent assez hostiles. Très vite, la jeune femme sent la présence d’une enfant qui hanterait les lieux. On comprendra petit à petit pourquoi Una n’a pas vraiment trouvé sa place dans la vie.
C’est un peu compliqué de raconter ce qui se passe dans ce livre, parce qu’il ne s’y passe pas grand-chose jusqu’à la mort inexpliquée qui frappe le village et parce qu’une grande partie des pages consiste à suivre les états d’âme d’Una, sans cesse partagée entre la volonté de rester malgré l’hostilité ambiante et le désir de repartir au plus vite quand ce n’est pas l’angoisse qu’elle noie dans le vin rouge. l’action principale est entrecoupée de quelques pages où nous suivons la peur d’une autre jeune femme accusée à tort de meurtre sans pouvoir se défendre. Vous vous doutez que les deux intrigues vont se rejoindre à la fin, une fin beaucoup plus rapide, où le comportement d’Una, toujours tiraillée, ou plutôt ses décisions m’ont paru assez incompréhensibles. Et le lecteur peut se demander ce qu’il advient réellement d’Una une fois la dernière page tournée.
Avis assez mitigé donc pour un livre dont l’atmosphère est plutôt plombante. Malgré tout, merci aux éditions de la Martinière et à Babelio pour cette lecture.
« Il fallait supporter l’hiver, l’obscurité, le froid, le climat hostile. Ce vent humide, souvent très violent. Pas d’endroit où s’abriter. Et lorsque la neige venait s’y ajoutait, c’était un véritable enfer. Vous le découvrirez bien assez tôt. »
« Una se réveilla en sursaut. Elle ouvrit les yeux. Plongée dans l’obscurité, elle ne voyait rien. Incapable de se rappeler où elle se trouvait, elle avait la sensation d’être perdue, allongée sur un lit inconnu. Son corps se raidit dans un soudain accès de panique. Elle frissonna, puis comprit qu’elle avait jeté sa couette par terre dans son sommeil. Il faisait un froid glacial dans sa chambre. Elle se redressa doucement. Prise d’un léger vertige, elle se ressaisit rapidement et se souvint tout à coup d’où elle était. »
Ragnar JONASSON, Dix âmes, pas plus, traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaun, Editions de la Martinière, 2022
Petit Bac 2022 – Chiffre 1
Kathel a bien plus aimé que moi.