Notre nouveau lave-vaisselle rentre pile poil 😉
Je sors mes chemises froissées du placard et me perds dans le dédale d'une corvée entrelardée de bouts de loisirs, d'échappées, de réflexions microscopiques. Le repassage qui devait peu ou prou durer une petite heure s'avérera interminable. Je m'éparpille. Tout est prétexte à interrompre la tâche. J'ai soif et vais chercher une bouteille d'eau au frigo – nous n'avons plus d'eau en cuisine depuis trois jours. Je ris de voir le plombier (illustration) – pauvre bougre qui trime depuis avant-hier pour changer la colonne sur 9 étages. J'immortalise l'instant et poste ma blague potache sur les réseaux. Mon voisin du dessous se bidonne, car il a vu mon post FB. Mollement concentré, je songe au repassage qui s'impatiente, je bifurque par le salon pour faire un câlin à la chienne. Fin des papouilles, retour à la planche. Hop une épaule de chemise, une manche. Les coups de klaxon me tirent de ma rêverie. Je me penche pour voir ce qui attise l'agacement des automobilistes en bas. La tradition marseillaise n'est ni la navette ni le p'tit jaune mais le stationnement en double ou plutôt triple file. À l'aise Blaise. Un véhicule GCUM empêche le car Zou de faire sa manœuvre. Le chauffeur se fait aider par le tenancier du Bar-PMU, le même contre lequel nous pestions quand, ivre, il jouait aux boules avec* ses clients sur la voie publique, de nuit. Las du grabuge en bas de l'immeuble, je retourne à la vapeur réconfortante de ma corvée. J'enfile la chemise dans le coude de la planche, je glisse sur le coton et m'égare encore. Je soupire d'aise au souvenir de ma démission remise en main propre avant-hier, à la mine déconfite de mon directeur, je lève mon fer à l'avant-dernière corvée de repassage !
-----
--> Où j'enfile des perles de ma vie d'hôtelier.
*Les mots sont dans le bon ordre, ouf !