C’est le 3 juin 1944 que le petit Mainou, 9 ans, perd sa mère. Son père, combattant dans la Résistance, ne pouvant s’occuper de lui, décide de l’envoyer chez sa grand-mère, dans une petite ferme en zone occupée. Après avoir franchi illégalement la ligne de démarcation dissimulé dans une charrette à foin, le gamin est accueilli par sa grand-mère, sa tante Louise et son oncle Émile, chez qui il devra vivre caché des Allemands jusqu’à la fin de la guerre…
S’inspirant de l’histoire familiale pendant la Seconde Guerre mondiale, Mathias Malzieu invite à vivre les derniers mois de cette guerre dans la clandestinité et à hauteur d’enfant. A travers le regard de ce gamin qui doit faire le deuil de sa mère tout en vivant cloîtré dans une ferme entourée de nazis, l’auteur redonne vie à sa famille tout en prenant des libertés avec la réalité.
Des bondieuseries de sa tante Louise au grand cœur de son oncle Émile, en passant par la belle Sylvia qui hante ses rêves et cette grand-mère aussi sévère qu’aimante, Mathias Malzieu livre une galerie de personnages foncièrement attachants que l’on découvre au fil des pages…tout comme le petit Mainou.
Malgré la monotonie d’un quotidien qui consiste principalement à rester planqué sans faire de bruit ou à se retrancher dans la cave lors des bombardement réguliers, l’auteur parvient à livrer un roman intime débordant d’humour, de justesse, de tendresse et de poésie, où l’innocence et le merveilleux de l’enfance, combiné à la bienveillance des proches, prennent finalement le dessus sur la noirceur de l’époque et la perte de cette maman…
Le guerrier de porcelaine, Mathias Malzieu, Albin-Michel, 237 pages, 19,90 €.
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