Ces mots sont totalement imprononçables, enfin pour moi en tout cas ! J’ai dû demander l’orthographe au moins trois fois pour en être sûre… et je ne le suis toujours pas ! Qu’est-ce ? Une rivière dans le sud du Liban où je suis allée faire trempette dimanche ! Alors je ne dirais pas que c’est « THE place to be », mais c’était quand même très sympathique.
Pour situer rapidement : nous étions donc dans le Liban-sud, près de Nabatiyeh, région chiite à tendance Hezbollah. Le paysage est magnifique. Montagnes, collines, une rivière à nos pieds, bon pas très propre, mais c’est rafraîchissant d’être au bord de l’eau. Et notre table en plastique est installée dans un endroit très ombragé. Autour de nous, deux tables où les femmes, pour la plupart voilées, s’affèrent à préparer le taboulet ou encore la fattouche. Moi je suis admirative devant ces femmes qui émincent les herbes au couteau. Leurs maris attisent les braises, pendant que les enfants se baignent dans une eau vraiment loin d’être transparente. L’endroit est très paisible. Agréable. Calme.
Epuisée de ma soirée de la veille : Bob Sinclar s’était produit à Beyrouth, et comme pour David Guetta (roooo la clubbeuse !! hahahaha), j’avais été invitée… je me suis endormie, comme une masse, la tête sur la table ! Bon je l’admets, ce n’était pas très classe… mais la scène était très drôle, surtout quand une personne s’est décidée à me réveiller…
Toc toc toc… quelqu’un me tape alors de manière relativement insistante sur mon épaule droite. J’ouvre un œil. Un monsieur me parle en arabe et me tend une assiette. Je comprends qu’il veut me faire manger. Moi gênée, je bredouille trois mots… non pas plus, en même temps je viens de me réveiller… et lui dit que je n’en veux pas. Et là, il commence à s’énerver.Ok, je prends l’assiette de taboulet, fattouche, brochettes, frites et salade ! J’équarquille mes yeux : tout ça dans une assiette en plastique??? Mes amis rigolent, mais sont tout aussi gênés que moi. Nous sommes tous avec notre petite assiette. On comprend qu’ils nous invitent à déjeuner. Bon… je pars d’un fou rire, fou rire hyper gêné bien sûr. Je n’ose manger, et puis, je réalise que je n’ai pas le droit de refuser. Alors à table ! A partir de ce moment là, ce fut un défilé. « Vous prendrez bien du poulet ? » Non merci, ça ira, c’est très gentil. « Ma petite tu ne dis pas non, tu manges. » Mais euh… allez, va pour un brochette de poulet après une brochette de bœuf.
D’un coup, un autre monsieur, de la table à notre gauche arrive avec une assiette de fruits. Allons bon. Il nous explique ce sont les fruits de son jardin : pommes et raisins. C’est une blague ! Mais pourquoi font-ils cela ? Nous acceptons. Nous sommes alors très gênées avec une amie française : nous n’avions absolument rien à leur offrir ! La honte ! Surtout qu’ils ont décidé de nous offrir du café, du pepsi, du seven up… Nous étions devenus une sorte d’attraction…
Une fois le repas terminé, absolument délicieux soi-dit en passant, nous avons décidé avec mon amie de nous baigner… habillées bien sûr, par respect pour nos voisins et voisines. Tout le monde se met alors à nous sourire, certaines femmes applaudissent. Pourquoi ? Parce que nous avions respecté leur religion et leur mode de vie en restant habillées… contente de voir leur sourire sur leur visage. Après avoir marché sur deux trois trucs un peu trop bizarre à définir, je décide de sortir et d’aider les femmes à nettoyer leur vaisselle. Oh grand malheur, qu’est-ce-que je n’ai pas voulu faire !! Rien à faire, même les aider à ranger les ustensiles dans la voiture,ce n’était pas possible. Je n’ai rien pu faire pour eux, à part les faire rire avec mes manies d’occidentale et mon regard interrogateur sur tout ce qu’il se passe… Personne ne voulait de notre aide.